Les 105 critiques de Lef' sur Bd Paradisio...

Il va m'être difficile de pouvoir départager les critiques précédentes : d'un coté, j'ai des avis superbes qui crient au chef d’œuvre et de l'autre, des insultes qui hurlent au plagiat et à la médiocrité. Bien entendu, mon avis ne régulera pas la question (pardon, mais ce jeu de mots était facile) mais je vais tenter d'apporter une pierre à cet édifice si fragile qu'est "Le Régulateur". En effet, et comme beaucoup l'auront constaté, nous eûmes des avis contradictoires et surtout mitigés... c'est, malheureusement, ces derniers que je rejoindrai. Evidemment, il m'aurait été facile de faire une critique par rapport aux publications de cette oeuvre dans Pavillon Rouge mais, ne trouvant pas la qualité d'impression de ce magazine géniale, j'ai attendu qu'un de mes confrères de labeur (comprenez par-là, un ami de lycée) me prête l'album. Il est certain que je lui conseillai fortement avec pour argument les avis ennemis. Il l'a acheté, lu et m'a donné un avis plutôt mitigé, je cite : "La série commence pas mal mais reste un peu fouillis et désorganisée". Certains se reconnaîtront là-dedans mais pour mon cas, ce ne sera qu'à moitié (et oui, j'aime bien quand c'est compliqué). Le scénario de Corbeyran situe bien l'action et les personnages. L'univers est mystérieux bien que très basique (tueurs appelés régulateurs contre leurs employeurs et victimes), ce qui ne procure pas du tout le sentiment qu'on peut avoir en lisant des Cités obscures ou des Sillage. Même si ces deux mondes sont différents et pas entièrement dévoilés, ils sont complexes et avec leur propre logique. Or là, il n'y aurait qu'une logique, celle de tuer ou d'être tuer puis la rage de vaincre. C'est un peu déjà vu et simpliste. Quant à l'histoire, il est vrai qu'elle est bien ficelée et met des personnages énigmatiques (trop ?) et opposés. Défaut : difficile de faire cohabiter complot, sentiments et caractères différents en un seul volume. C'est pour ça que Corbeyran ne s'occupe que de Nyx, le personnage principal aux grands principes. Quant aux dessins, on pourrait presque dire qu'ils sont novateurs : style steam-punk, énergiques et poignants. Malheureusement, même si certaines perspectives et mise en couleur sont somptueuses, les cases d'actions avec vue sur les personnages sont d'un bâclé qu'on pourrait huer. Bien que l'ambiance soit intéressante et prenante, après mainte et mainte lecture, je n'arrive pas à être totalement emballé par ce premier album. En espérant que ça puisse évoluer, je rappelle que c'est un début de série et qu'il ne faudrait en aucun cas décourager les auteurs, je vous invite à découvrir l'une des BD qui fait parler d'elle grâce (ou à cause) des avis contraires qui portent sur elle. Sur cet album, j'ai besoin d'être régulé...
J'ai remarqué depuis deux, trois albums que Didier Savard perdait de son coté fantastique dans sa série "Dick Hérisson". Malheureusement, ce dixième tome ne fait pas exception... J'aime beaucoup cette série car je la trouve originale, parfois drôle, et un tantinet fantastique ; c'est d'ailleurs ce qui m'avait conquis et séduit. Dans cet album, l'intrigue n'est qu'une simple enquête policière au quelle on peut s'amuser à trouver des références comme Agatha Christie et autres films policiers d'après guerre. Il manque ce petit coté extravagant et délirant des anciens tomes. Dans celui-ci, j'eus l'impression que tout tombait rôti dans le bec à Dick (sans jeux de mots). On tourne autour d'une histoire de pognon et de règlement de compte mal passé. Bref, rien à voir avec la magie des tomes comme "La conspiration des poissonniers" ou "L'opéra maudit" ou encore "Frères de cendres". Tout ce coté surréaliste s'amoindrit depuis quelques albums. Dommage : cette série tenait son originalité et sa sympathie par ce mystère et ce délire. Mis à part que "La brouette des morts" se distingue des précédents, Savard signe ici, une affaire bien ciselée et poignante malgré un dessin qui perd de sa vigueur et qui par endroit ressemble à un pâté d'encre. Vieillesse ou manque de temps pour fignoler son travail ??? Alors, avec tous ces détails accablants, pourquoi, me direz-vous, ai-je mis une telle note ??? Pour quelques bonnes raisons que je vais vous citer : je suis un amoureux de la série, l'ambiance des albums me plaisent et les histoires bien menées de Dick Herisson m'envoûtent. Bien que différent, "La brouette des morts" reste un bon moment de divertissement et je vous le conseille fortement, lui comme tous les autres. Bonne lecture.
Quand il s'agit d'écrire une histoire simple en quelques pages, on peut faire confiance à Alfred pour la qualité de la narration, pour celle des graphismes et de la poésie du récit. En effet, ce comics, puisqu'il faut l'appeler ainsi, de 26 pages raconte l'amour du plus grand pianiste du monde enfermé dans une tour, contraint de jouer pour réveiller la ville envers une femme dont il ne connaît rien. Je suis un amoureux du travail d'Alfred : son découpage, ses personnages, leurs expressions, ses dialogues, tout... tout... J'adore tout ce qu'il fait. Et la lecture de cet album n'a fait qu'améliorer "l'amour" que je lui porte. Un one-shot en noir et blanc qui nous laisse admirer tout le travail d'Alfred qui signe son seul et unique travail solo publié sur le plan national. A déguster sans modération. Un pur petit bijou qui ne coûte pas grand chose : seulement 25 Francs. Alors n'hésitez surtout, mais alors surtout pas. Magnifique, poétique, envoûtant…c’est du Alfred pour résumer…
L’album étrange qu’est "Le Psychopompe" ne laisse pas indifférent après sa lecture. En effet, cet ouvrage nous raconte l'épopée de Gusoyn : un mort qui se retrouve aux Enfers en tant que monstre supérieur. Il est convié à se battre pour Satan contre Astaroth. Au cours de ses péripéties, Gusoyn découvre la porte menant à la Terre. Il s'y venge de ceux qui ont tué sa femme, ses enfants et lui par la même occasion. Pour avoir entravé la règle de pas retourner sur Terre, Gusoyn est rétrogradé au rang de simple monstre. Après une interview donnée dans Pavillon Rouge au mois d'août, l'auteur, Gabriel Delmas, avoue qu'il voulait produire, je cite : "La bande dessinée la plus sombre jamais créée, mais le projet s'est également chargé de références visuelles empruntées au grotesque et à l'esthétique décadente. Quant au scénario, j'avais dans l'idée d'alterner passages violents et dépressifs, avec l'ambition de varier les registres, passant de l'épique au lyrique en une sorte de schizophrénie narrative". Le résultat est très réussi car en effet, les références se font sentir : Mignola pour le dessin, Druillet pour la narration et tous ces films noirs comme "The Crow". Même très sourcé, Delmas ne fait pas de plagiat et donne à son oeuvre une dimension qui n'est pas abordable par tous : Scènes choquantes et provocatrices mais aussi propos qui peuvent déranger certains (je pense notamment à la mère de Gusoyn qui demande à son fils de lui faire l'amour). Cette oeuvre choque et dérange de part sa noirceur mais aussi son coté franc, direct et qui controverse des choses établies telles que la religion ou la société. Effectivement, Gusoyn insulte Dieu de porc et dit que l'humanité le dégoûte. Ma foi, comme j'ai pu le dire sur le forum consacré, aux Enfers, Dieu n'est pas trop apprécié. Sur le plan de l'histoire, Delmas débute l'épopée par une cérémonie d'une secte satanique puis enchaîne sur les sentiments de Gusoyn, sa vengeance. Mais plus l'histoire évolue, plus Gusoyn change oubliant sa vengeance et transformant l’œuvre en réflexion profonde sur l'Enfer, l'après vie et l'au-delà. Une transition magnifique. Quant aux dessins, ils sont d'une noirceur inégalée et bien évidement collent avec le récit. Sur fond de page noir, Delmas a donné une mise en couleur sombre (trop d'ailleurs ???) qui, je le regrette, cachent des fois certains détails et on est obligé de s'arrêter pour essayer de les voir. C'est le seul point négatif de l'ouvrage. Cette oeuvre fait parler d'elle, fait couler de l'encre et des mots sur Internet ; la raison en est fort simple : l'ouvrage peut se lire sur plusieurs niveaux de lecture. Bien qu'on ne puisse le donner à n’importe qui, Delmas signe ici l'un des meilleurs albums Delcourt de l'année... One-shot exceptionnel, au-dessus de tout du même genre (Hell Boy, Black Hole), en espérant une nomination à Angoulême... Des albums comme je les aime...
"Les liens du sang" sont les plus importants : ce sont ceux qui nous aident quand on est dans la merde... Le tueur en vient en cette conclusion dans ce quatrième tome. L'ambiance est toujours aussi noire, déroutante et le complot qui se trame ne se révèle que par bribes. Le Tueur doute, pense et s'arrête : il est temps pour lui de stopper net les frais, de tirer tout ça au claire et de faire payer les fumiers qui se cachent derrière tout ça !! Dans ce nouvel opus, il ne se passe pas grand chose, on apprend peu de "l'affaire" mais le Tueur raconte sa vie, ses anciens "coups", ses remords. Un humour toujours aussi corrosif et maniaque qui nous empêche de faire marche arrière. Un magnifique huis-clos dans l'esprit du Tueur. Superbe sur la narration et tous les superlatifs nécessaires. Quant au dessin de Jacamon, comme ainsi dit dans les précédents critiques, ils sont comme les bons Bordeaux : ils se bonifient avec le temps : des doubles planches spectaculaires, des perspectives superbes et une mise en couleur somptueuse. Bien qu'un peu rapide dans sa lecture, ce nouvel album est très bon et reste dans l'esprit de ses prédécesseurs. A déguster...
Un troisième album qui fait figure de préparation au complot et au renouveau. En effet, le tueur doit payer sa dette : celle d’avoir buté un mec de trop. Un sentiment de malaise, d’être embrigadé et prisonnier…mauvais pour lui. Entre New York, Paris et le Venezuela, le tueur voyage et refroidit avec sa vision du monde toujours aussi machiavélique et noire. Il n’y a rien à dire sinon se répéter d’une critique à l’autre… Le dessin et la couleur de Jacamon sont toujours de plus en plus beaux. Une série déjà excellente dès le premier album qui se bonifie avec le temps… Inoubliable…
Si vous amusez à comploter dans le dos d'un tueur professionnel et que ce dernier s'en rend compte, vous êtes, pour ainsi dire, dans la tombe. C'est ce que pense le tueur, ou plutôt ce qu'il pensait : il raccroche, tourne la page, ne veut plus penser à ce qu'il a vécu, ce qu'il a fait. Oublié, sa seule obsession. Pourtant quand un flic français le piste jusqu'au Venezuela, c'est l'instinct de tueur qui reprend le dessus et le sentiment d'avoir été dupé. De quoi avoir la haine... Matz persiste dans la psychologie ravagée de son héros et c'est pour notre plus grand plaisir : une vision du monde noire et chaotique, un personnage diaboliquement complexe et pensif. La beauté des dessins de Jacamon s'amplifie avec le temps, la couleur n'en est que plus belle. D'une noirceur absolue, d'une complexité impensable, cette série s'annonce comme l'une de plus originales... Indispensable...
Ce premier tome d'une série qui s'annonce plus que prometteuse nous plonge dans l'esprit tourmenté, ravagé et ravageur d'un tueur professionnel... Une profondeur psychologique bouleversante qui nous tient en haleine et avec une argumentation tellement bien ficelée qu'on serait presque du coté du tueur... Matz est à surveiller et à applaudir. S’il ne se passe pas grand chose dans ce premier album, le personnage principal, lui, fait peur, mais en même temps inspire au respect. Enfin un tueur qui pense, qui réfléchit, pas un de ses idiots qui ne font qu'appuyer sur une gâchette sans avoir d'états d'âmes et qui enchaînent les cadavres juste pour le fric. Le dessin de Jacamon est incisif, précis et troublant, tout comme l'histoire et le scénario. Une ambiance noire, machiavélique, un humour noir également et qui critique la société... Une franche réussite pour 64 pages de plaisir intense où on espère continuer à penser comme un tueur... Indispensable !!!!!!!!!!!
Quel bonheur de pouvoir lire une oeuvre graphique comme celle-ci en profitant pleinement du crayonné de l'auteur et de l'encrage. Et quel travail !!! Les dessins sont pleins d'énergie et dégagent une vie débordante d'action. N'ayant jamais lu les albums "Kookaburra", et si je ne me trompe pas, cet ouvrage raconte les origines et l'enfance du personnage principal, Dragan Preko. Crisse cède sa place de dessinateur au talentueux Mitric, pour se consacrer entièrement au récit. Le résultat en est stupéfiant et envoûtant... La perle d'or... rêve de tous snipers et de tout pirates qui se respectent. Ce joyeux renferme tous les secrets de l'univers... chacun rêve de le posséder pourtant, ce bijou semble être maudit... Dragan le possède... sans même le savoir... Sur un fond de S-F médiéval-fantasy, les auteurs nous offrent un beau voyage sur une planète glacière non-repertoriée où va se livrer un assaut qui bouleversera la vie de Dragan. Cette collection originale, luxueuse et en noir et blanc de Soleil, nous propose sur les pages de gauche, de profiter pleinement du travail de l'auteur (en l'occurrence, crayonné) et sur les pages de droite, de l'encrage... Au final, un beau bijou qui, je l’espère, sera au moins aussi bon en version couleur.
Certes après la lecture de cet album, mon avis est tellement mitigé que je ne peux mettre une note, ni mauvaise, ni bonne… Un nouveau Hermann est toujours un événement, c’est indiscutable…de plus quand son fils est au scénario, on peut s’attendre à une complicité débordante. Une histoire noire qui commence comme un polar puis, au fur et à mesure du temps, le Diable en personne fait son entrer !! Graphiquement, il n’y a rien à dire : le style d’Hermann est toujours aussi captivant et reflète à merveille l’ambiance de l’histoire. L’histoire, parlons-en, car là est le hic (et quel hic) : le déroulement est simple et efficace mais c’est dans le dénouement et la fin que certains détails m’échappent, que je ne saisis pas tout. Dommage…le scénario était bien ficelé et original ; il fut dommage, je crois, de gâcher le tout avec une soi-disant arrivée du Diable. (c’est un peu lourd !!!) Au final, déception pour le fils et grande satisfaction pour le père. Pour les inconditionnels d’Hermann.
Cet album est bien bizarre et m’a laissé, après lecture (bien évidemment) un sentiment de malaise avec beaucoup de questions qui se lèvent sur le mot fin. Etait-ce voulu de l’auteur ??? Dieu seul…enfin non pas Dieu seul : l’auteur aussi le sait. Tout d’abord, ce qui m’a frappé dans ce tome, c’est ce graphisme si particulier qui pourrait presque rappeler celui de Mike Mignola. Une mise en couleurs assez plate je dois dire où j’ai trouvé peu de relief, j’avais l’impression que c’était des aplats. La couverture ne m’avait pas du tout attiré, je dois bien l’avouer, elle ne me donnait aucunement l’envie d’ouvrir cette BD. Mais, après que le vendeur m’ait fait un lavage de cerveau intensif, c’est à contre cœur (et juste au début) que je l’ouvris. Après lecture non moins attentive et passionnée car je suis rentré dans l’histoire sans trop de problèmes et avec beaucoup d’enthousiasme dès la lecture de la première planche, j’ai dévoré l’ouvrage. Les dessins sont très géométriques et donnent aux personnages, de temps en temps, des visages effrayants… Le scénario, quant à lui, est assez complexe : Pendant la première guerre mondiale, Oscar est poursuivi par une troupe allemande. Blessé, il échappe à ses poursuivants en se réfugiant dans le parc d’un château. La comtesse, Madame Sangsuc, le recueille et lui offre l’hospitalité. Le mari de la comtesse aurait disparu lors d’un accident de chasse. La lecture du journal intime de Monsieur Sangsuc révèlera à Oscar une autre vérité.. Oscar, fil conducteur de ce récit, nous emmène au plus profond de cette intrigue psychologique au gré des secrets de famille qui lui sont peu à peu révélés. A l’instar du héros, le lecteur peut alors se laisser capturer dans un univers surréaliste et enfin comprendre.. Sur ce principe d’une plongée dans les abysses de l’âme humaine, chaque tome de la série présentera une histoire complète, celle d’un membre de la famille Sangsuc, dans un contexte historique différent. A la fin, je n’ai pas été déçu et j’attends avec beaucoup d’impatience la suite bien que la fin m’ait laissé (sans jeu de mots) sur ma faim.
Le dessin par Lef'
Quelle œuvre !!! Mais quelle oeuvre de M.A Mathieu !!! Cet auteur scénariste-dessinateur-graphiste (on va dire scénographe pour simplifier) signe une œuvre qui repousse les limites du graphisme, de la logique et de l’envie. Emile est un homme venant de perdre son meilleur ami, Edouard. Ce dernier, en ultime signe de leur amitié, lui laisse le choix de prendre un de ses tableaux. Au lieu de prendre le plus beau, le plus coûteux, Emile va juste choisir un petit tableau représentant la maison de son ami…Ce qu’il ne sait pas : cette toile renferme un secret… Le papa de Julius Corentin Acquefacques nous livre ici, sans nul doute, l’un de ses plus beaux chef d’œuvres graphiques. Avec une présentation simple (deux cases par page, chacune occupant la moitié de la planche) ce récit obsessionnel est envoûtant, captivant par sa simplicité de narration mais son énorme travail graphique, ses recherches insensées d’Emile nous prennent par surprise et nous voyageons à travers 48 pages de bonheur. La solution finale (sans aucun clin d’œil volontaire à l’Histoire) nous prend de court et là, je ne rejoins pas l’idée de Thierry Bellefroid où il dit que les 8 dernières pages sont « dures à avaler ». Je trouve et je pense qu’elles sont autant réussies que le reste de l’œuvre. Mais cela reste mon avis… D’ailleurs, en guise de conclusion, je ne comprends pas pourquoi je suis le premier à faire une critique sur ce chef d’œuvre…aurait-il passer sous silence ??
J’aimerais faire simple devant un tel chef d’œuvre mais il va être difficile (voir très difficile) de le faire… Un intégrale…de Franquin…voilà qui est original. De plus, c’est de l’humour noir, grinçant, méchant et tourné de telle manière qu’il faut de l’esprit. Tout le monde en prend pour son grade : les chasseurs, les hommes d’affaires, les dictateur, les maisons d’éditions (et oui…), la religion, etc… Que dire…étant un fan de Franquin mais n’ayant jamais lu (si ce n’est trop tard) ces Idées noires, je dois bien avouer que devant tant de noirceur et de méchanceté………j’ai rigolé !!! Quand le père de Spirou s’amuse et se foutre de la gueule de tout ce qui l’entoure…c’est à s’en tordre de rire. Mon gag préféré est celui du Casanova qui succombe à sa fringale et mange……la suite dans l’album. Je m’arrête sinon je vais me répéter et vous conseille ABSOLUMENT de découvrir (ou de redécouvrir), de lire (ou de relire), de rire (ou de rer…non, là ça le fait pas) ce chef d’œuvre de la noirceur écrit par le plus Grand auteur de BD du monde (et j’exagère en rien)…
Rien qu’à partir de la couverture de “Naüja”, j’aurais cru que les auteurs (du moins, le dessinateur) étaient d’origine asiatique. Je me trompais mais je n’avais pas tort tant les dessins de Elias sont (comme dirait ben) manganisants. Oh, il n’y a rien de bien révolutionnaire mais pour un jeune dessinateur, je trouve son dessin énergique et expressif d’autant plus que les couleurs de Castillo ne “cachent” pas le travail de Elias : on peut voir le travail du dessinateur à travers les couleurs qui, il me semble, sont faites à la peinture. A l’instar de certains albums que j’ai lus récemment et qui me sont tombés des mains, celui-ci est plaisant de par sa simplicité de narration mais surtout par les bribes d’un complot et d’une aventure passionnante. Avec le traditionnel duo de Laurel et Hardy représentés ici par Raspa et Grob, ce premier opus fait office de prologue en nous présentant des personnages atypiques et parfois antipathiques. Tant de questions nous laissent en suspend à la fin des 47 planches que j’ai envie de lire la suite. Vivement le deuxième tome.
D'après le titre ("Des lendemains sans nuages"), on pourrait penser que cette BD va être un texte moralisateur, qui condamne notre société... pas du tout !!! Par un commencement sur fond de S-F, cette histoire débute par la remontée dans le passé d'un personnage voulant changer son présent... en tuant le tyran qui gère son monde. En se basant sur la vie de superbe écrivain du tyran, Nolan Ska va se rendre compte qu'il a tout faux sur toute la ligne !!! Il va donc écrire pour le tyran, F.G Wilson afin d'empêcher son embauche dans TechnoLab. Vehlmann avait écrit ces courtes histoires bien avant de concrétiser ce projet ; en mettant en place un scénario qui regrouperait tous ses récits, il créa "Des lendemains sans nuages". One-shot réussi qui tend vers la morale, sans vraiment la faire. Que dire de plus sur cette oeuvre qui est la première, depuis longtemps, a m'avoir si agréablement surpris. Bravo messieurs !! J'espère que vous collaborerez de nouveau...
C’est en me rendant dans ma librairie habituelle que j’ai aperçu cette couverture si particulière de « La théorie du chaos »… J’ai bien fait, ce jour là, de sortir de ma baraque. « Un simple battement d’aile de papillon en Chine peut provoquer une tornade…à New York… » Voici la phrase qui sert de base à Pierre Schelle pour son œuvre intitulée « La théorie du chaos ». Et oui…quand la philosophie influence la BD, cela donne des ouvrages dans le même type que celle-ci…et ce n’est pas pour nous déplaire… Avec un style très nerveux et maîtrisé et une narration graphique époustouflante, adroite et réussie, Pierre Schelle nous montre à travers trois courts chapitres, ce qui peut être détruit à New York par un battement d’aile de papillon en Chine…et vice versa. Sans dialogues et avec pour seuls textes, des explications de l’auteur et des citations, Schelle joue avec cet art si particulier de la BD muette… Dans la collection Encrages et avec le label Série B, cette œuvre singulière et virevoltante offre au lecteur un moment de divertissement approfondi de philosophie… Superbe !!!
Je viens de lire "Nuit noire" de David Chauvel et de Jérôme Lereculey ainsi que la précédente critique... Que dire de plus... ??? ... David Chauvel, passé maître dans l'écriture ciselée et exigeante du genre policier, nous offre avec ce récit réaliste une première collaboration avec Jérome Lereculey. Cette édition intégrale réunit les trois volumes de la série "Nuit noire" parus initialement en couleurs. Personnellement, pour ce type de récit, je préfère largement le noir et blanc tant il reflète l'ambiance, l'atmosphère et caractérise les personnages. Chauvel, à travers des flash-back réussis et maîtrisés, nous narre la vie de deux amis d'enfance basculant lorsque l'un d'entre eux tue les policiers venus l'interroger pour une affaire de viol. Marc et Joël prennent alors la fuite, direction l'Espagne. Mais plus les heures passent plus Joël devient incontrôlable et plus la nuit est longue plus le tourment obsède nos personnages. Tel un huis-clos dans une voiture, ces deux amis (ennemis ??) se regardent, se craignent, ne se reconnaissant plus l'un l'autre mais ne se séparant jamais comme si un lien les unissait : celui de l'amitié. Deux âmes tourmentées dans une croisade insensée où aucun des deux n'en sort "indemnes"... Première collaboration, certes, mais non dernière... puisque ces deux bretons signeront la série "Arthur". Avec cette réédition monumentale, ce scénario plein de finesse, de drame, de psychologie, d'humanisme et un dessin à la hauteur de l'écrit, cette oeuvre est probablement l'un des meilleurs intégrales de la collection "Encrages" que j'ai pu lire. Un suspens insoutenable, qui nous tient en haleine jusqu’à la DERNIERE page et la DERNIERE case fait durer agréablement cette intrigue jusqu’à un aboutissement tragique et dramatique. Bouleversant, attendrissant, humain sont les trois adjectifs nécessaires pour qualifier "Nuit noire" qui, comme son nom l'indique, est un polar noir et... envoûtant. On referme "Nuit noire"...........en larmes...
La Digue par Lef'
La Digue est un album délicat, plein de poésie, de magie…et de philosophie. A travers une histoire que certains qualifieraient de dingue, Corbeyran réussit à nous dévoiler un peu de son intimité en changeant totalement de registre avec ses précédentes œuvres. (je pense notamment à l’univers des Stryges) La collection Encrages de Delcourt est l’une de mes préférées car elle bénéficie du mélange œuvres réussies et travail d’auteurs non-etouffés. Je m’explique : dans la Digue, le travail d’Alfred n’est aucunement gâché ni caché par des couleurs qui, je pense, n’avaient pas leur place dans ce récit et on peut admirer tout son talent même si parfois, malheureusement, le travail du noir et blanc est imparfait. De part la souplesse, la légèreté de cet ouvrage, (aussi bien sur le point de vue du scénario mais du dessin car Alfred a le goût du détail et de la minutie) on s’attache facilement et agréablement aux personnages simples, pleins de charme. Dans un univers d’illuminé, un jeune homme, accusé d'outrage aux bonnes mœurs, est condamné à se rendre chez les archipithèques afin de prendre connaissance d'un message disparu. C'est le début d'une périlleuse mission qui le conduira vers un monde nouveau et la découverte de sentiments jusqu'alors inconnus. Inconcevable, interminable, bordée d'eau à l'infini, la digue est jalonnée de villes autonomes et isolées, peuplées de personnages au comportement singulier. Sorti…il faut complètement sortir de notre réalité et de nos pensée, oublier tout ce qui peut être logique pour pouvoir se plonger entièrement de ce récit tout bonnement magnifique. Au final, un petit chef d’œuvre…à lire avec beaucoup d’attention et à placer dans votre bédéthèque pour pouvoir la parfaire.
Etant le tout premier album des cités obscures que je lis, je vais faire une critique de « La frontière invisible » comme étant l’opus “initiatique” de cet univers. Tout d’abord, je dois dire que la qualité graphique et la mise en couleurs m’ont vraiment fasciné. Ayant aperçu une fois et de loin M. Shuiten, je voulais connaître ses travaux. Et je dois dire que je ne suis pas déçu. Je crois qu’il ne servirait à rien de s’attarder sur le travail graphique, ce dernier ravira tous les fans de Shuiten. En lisant cet album, je sens de la maturité, j’ai l’impression de lire une œuvre où l’on sent que les auteurs sont murs. Impression ?? Mais mieux que ça : les auteurs profitent de cet album pour soulever des débats de société bien actuels : expansionnisme et nationalisme ; la Grande Sodrovnie de Radisic faisant penser à la Grande Serbie de Milosevic ; la transmission du savoir et des traditions face aux « mirages » des nouvelles technologies. Malgré un monde fascinant que je vais suivre avec beaucoup d’intentions et d’attentions, cet album reste une belle métaphore sociale illustrée. A lire ou à découvrir si comme moi, vous avez hiberné sans jamais entendre parler des Cités Obscures.
Que reprochons-nous exactement à ce nouveau Soda ?? Sa maturité ? Son changement si brutal de registre ? L’évolution psychologique des personnages ?? Et bien très chers amis lecteurs, si vous ne voulez pas que nos héros de BD évoluent et que leur série durent et durent encore à n’en plus finir sans qu’il y ait un grand intérêt dans la lecture de leurs aventures, dîtes-le. Mais ne vous plaigniez après que la Bd est cette image de lecture pour analphabètes ou de roman sans mots, vous l’aurez cherché. Vous vous plaigniez toujours que nos « longues » séries perdurent et se fanent, voici le dernier opus de Soda qui changent radicalement de sujet, de perception et d’évolution. Cela ne vous plait pas ?? Dommage pour vous car moi, ça m’a plu. Un seul, pour l’instant, a fait une critique en le signant avec son mot de passe, c’est Pierre-Paul, et je le remercie. D’ailleurs les bonnes critiques sont plus nombreuses que les mauvaises, heureusement…heureusement… Voyez-vous, je suis de ceux qui disent que ce dernier Soda est bon, sans être le meilleur car je pense que le dessin de Luc Warnant était sublime. Pauvre de lui, il a quitté ce monde. Mais aucunement, je ne cracherai, ni vomirai des propos qui cassent tout un travail de coopération entre deux auteurs. Même si leur travail est perfectible, je ne le rabaisserai jamais. Or un grand nombre des critiques précédentes dégomment ouvertement ce onzième album. Ne me dîtes pas qu’il n’y a rien de bien dans ce nouvel album !!! Il y a toujours quelque chose de réussi dans un travail, ce n’est pas un contrôle où on peut avoir zéro !!! Respectons le travail des auteurs !!! Parce que l’histoire ne vous a pas plu, vous dégommez ??? Et le travail du dessinateur, personne n’en parle dans les critiques néfastes !!! Sinon, après ce coup de gueule nécessaire et ce coup de pied dans la fourmilière, je vais argumenter sur ce quoi je pense. « Prières et balistiques » n’est pas mon album préféré mais n’est aucunement la bête noire de la série. L’humour omniprésent, le rythme speed, fluide, les jeux de mots à la Audiard, les effets visuels réussis et tout l’ensemble font de cet album une réussite. Non ??? J’ai fait lire l’album à un copain qui aime couci-couça la BD et qui ne connaissait pas la série Soda. Il a été emballé et m’a demandé de lui prêté le reste de la série. Bien sur, vous pourrez toujours dire que je mens, mais c’est vrai ce que je dis. Le gentil scénariste de Spirou, de Petit Spirou et de Berceuse assassine, signe ici un très beau travail dans l’avancée psychologique des personnages. Je ne vais plus m’attarder car y a de quoi lire et je vous souhaite une bonne lecture et bon voyage…
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