Garulfo est en vitesse de croisière... euh c'est quelque chose qui vous fait peur quand je dis ça ? Ayroles : Ca dépend dans quel sens, c'est peut-être le cas pour le rythme de parution des albums mais en tout cas pour ce qui est de la réalisation, il n'y a aucune routine. On s'amuse toujours autant à le faire et c'est toujours aussi prenant. Il y a encore une pression ? Parce que le succès est là, maintenant... Ayroles : Une pression ? Oui, toujours. Succès ou pas succès, on a toujours peur de décevoir les quelques personnes qui ont aimé, on veut toujours faire mieux à chaque fois, donc... Et de la part des lecteurs, vous sentez une pression ? Ayroles : Non. En réalité, il y a une attente et on en est conscient. Et puis maintenant, on se pose de nombreuses questions quant à l'avenir de la série, puisque maintenant de nombreux lecteurs sont au courant du projet initial qui était de faire seulement 6 albums. On va essayer d'en faire sept. Nous mêmes, on se questionne souvent et on se demande : est-ce qu'on a vraiment envie d'arrêter ? Mais la « vraie question » c'est de savoir si vous êtes « capables » de tenir plus loin c'est à dire de tenir toutes les promesses au-delà de six épisodes. Ayroles : Tu vois, à mon avis, ce qui est le critère le plus important, c'est d'avoir envie, avoir la motivation. Avoir envie de continuer à le faire avec plaisir. A ce sujet-là, la réponse est oui. Oui, on a envie de continuer. En fait, on s'en aperçoit maintenant qu'on arrive au dernier tome. C'est clair, on a envie. Mais bon, pour continuer il faut avant tout trouver une idée suffisamment forte pour pouvoir continuer sans que ça soit artificiel. Il est hors de question de faire quelque chose de bancal, simplement pour rallonger. Il y a moyen de rajouter des nouveaux personnages aussi, vous l'avez déjà fait, au fur et à mesure des tomes. Ayroles : Ca pourrait arriver. Mais il faudrait d'abord un thème assez fort pour que ca justifie un nouvel album. Jusqu'ici je ne m'étais pas penché sur la question parce que je n'avais tout simplement pas l'intention de continuer. C'est vrai que là, on arrive à la fin et on n'a pas envie de lâcher ces personnages auxquels on est très attaché. Bon, le principe de base, le concept de la série qui est la grenouille et le prince, il est connu. Et immuable. Est-ce que ça ne va pas s'user à un moment ou un autre ? Ayroles : C'est pour ça, je pense, qu'il faudrait un miracle pour qu'on arrive à trouver une histoire suffisamment solide pour pouvoir remettre en scène ces personnages-là. Vous cherchez de quel côté ? C'est-à-dire, est-ce qu'il est pensable d'imaginer que l'un et l'autre décident de rester dans leur peau et vivent leurs aventures l'un dans la peau de l'autre et qu'on n'essaie plus d'avoir ce fameux baiser, ce fameux retournement de situation pour qu'ils échangent leurs rôles ? Ayroles : J'ai pas vraiment creusé le problème mais il y a sûrement quelque chose à leur faire faire encore. Le seul danger quand il y a une série comme ça - qui plus est, quand elle commence à avoir un peu de succès - c'est de se faire taxer de mercantilisme parce qu'il faut chercher à faire durer le truc. Mais là, ça ne serait pas le cas si on continuait. De toute façon, on n'en est qu'aux hypothèses, parce qu'on ne sait pas si ce sera possible. En tout cas, ce n'est pas l'envie qui nous manque ! Je vois. Parmi les personnages que vous avez créés le plus récemment : il y a Bernardo. Il a eu un succès immédiat. Ayroles : C'est un personnage que j'avais dessiné pour m'amuser, il y a belle lurette. Dès lors qu'il a été question d'introduire le personnage du lutin, tout naturellement, on a utilisé ce personnage qui existait auparavant mais je ne sais pas s'il a du succès, je ne m'en rends pas très bien compte, je sais qu'on me le demande beaucoup dans les séances de dédicaces mais je ne sais pas si c'est vraiment très significatif. Le «Blë Blë», ça a joué aussi ? Ayroles : Ben, je ne sais pas... Là, j'ai franchement du mal C'est venu d'où ce... Ayroles : Le « blë blë », c'est une longue histoire, ça vient d'une idiotie de Bruno qui avait dessiné une histoire avec des lutins, avec ce genre de lutin minimaliste et comme il ne savait pas quel texte mettre dans les bulles, vu qu'il avait dessiné ça pour le plaisir et non pas pour l'histoire, il avait temporairement mis dans les bulles... « blë blë » qui ne veut strictement rien dire... avec un tréma, c'est très important. Et plus tard, quand cette histoire est parue, c'était paru dans sa version originale, une petite revue un peu fanzine qu'on avait fait, finalement le texte définitif est resté « blë blë ». A priori, j'avais pas pensé dans Garulfo faire parler les lutins en « blë blë » mais à partir du moment où c'était le lutin que dessinait Bruno qui tenait le rôle du lutin qu'il y avait dans l'histoire, il était logique qu'il fasse « blë blë ». Et c'est vrai que c'est une source inépuisable de gags idiots et de textes faciles. Parlons-en du texte, justement. Alain, c'est quand même une des forces, une des raisons du succès de la série outre son côté abouti dans le dessin, c'est que c'est du conte sans être du conte tout en étant du conte. Ayroles : Bon résumé, c'est tout à fait ça ! Ce conte, c'est de l'écriture.. Ayroles : Tout scénario est de l'écriture. C'est effectivement un conte de fée, un conte fée qui est traité de manière humoristique mais sans que ce soit pour autant une parodie. L'idée, c'est d'arriver à faire rire mais de conserver avec un genre qui est le conte, la capacité à produire du rêve et des émotions. On essaye de jongler avec ça, de faire quelque chose qui soit à la fois drôle et qui puisse véhiculer d'autres émotions, garder cette magie du conte de fée. Les émotions, c'est quelque chose qui est vraiment ancré dans l'humour pour vous ou ce sont deux choses qui se superposent ? Ayroles : Pour moi, l'humour c'est une émotion, on peut générer, susciter des tas d'émotions dans un récit. L'humour en est une, la tristesse ou je ne sais pas... la révolte... on peut susciter des tas d'émotions. A mon avis, l'émotion la plus difficile à susciter en bandes dessinées, ce serait la peur. Le rire ou le désir, par exemple, sont assez facile à susciter mais la peur est difficile à gérer en image, en image fixe. Revenons au texte, enfin à l'écriture. L'écriture, ce sont aussi les dialogues. Là, j'ai parfois l'impression que tu pourrais aussi bien être dialoguiste soit pour le cinéma soit pour le théâtre, et que la bd en elle-même n'est qu'un support parmi d'autres. Ayroles : Ce n'est pas faux. Enfin, pour le moment je n'ai pas encore vraiment essayé, enfin je fais aussi des scénarios pour les dessins animés, avec des dialogues qui sont dits par des comédiens mais c'est vrai que ça pourrait me tenter un jour, ou le cinéma ou l'écriture. J'aime beaucoup la bd mais je ne pense pas non plus que ce soit l'unique support. Il y a des tas de supports très intéressants que j'aimerais bien découvrir. Il faudrait que j'essaye dans les dialogues de Garulfo d'être souvent très proche du langage « parlé » mais ce n'est pas très évident parce que dès qu'on transcrit par écrit le langage parlé - et un journaliste en sait quelque chose ! - ça pose des problèmes. Si on retranscrit telle quelle une conversation de tous les jours, ça va être plein de « ça », de « euh » et de répétitions et ce sera totalement indigeste. Donc, au fait, toute l'astuce consiste à écrire un langage parlé qui soit mis en forme littéraire mais pas trop, pour qu'il puisse encore donner l'illusion du langage parlé. C'est tout un jonglage avec ces éléments, je trouve ça passionnant. Dans Garulfo, j'aime bien faire alterner des tournures très littéraires avec du langage parlé, parfois ordurier. Mais dans « De cape et de crocs », tous les personnages parlent de la même façon, tous s'expriment dans un langage châtié proche de celui du 17ème. Et là, on est vraiment très proche du théâtre. Ayroles : Oui. Dans Garulfo, par contre, j'essaye de donner à chacun de mes personnages, une voix différente en lui prêtant des mots différents, des tournures différentes. Donc, c'est plus varié. Enfin, je me suis aperçu que dans « De cape et de crocs » finalement, même avec des personnages qui parlent à peu près de la même façon, chacun finit par avoir son petit tic de langage, sa... ...personnalité ? Ayroles : ..personnalité linguistique, oui, voilà… Parlons
un peu dessin... parce qu'il y a Bruno qui se demande pourquoi il est
venu… (rires) Maïorana : Si énergie il y a - et il est possible qu'effectivement, il y en ait -, c'est parce que moi, basiquement, j'ai un dessin basé sur la nervosité de la plume, j'ai tendance à être... ... « casse plume » ? Maïorana: Au départ, j'ai cassé beaucoup de plumes, oui. J'ai une tendance à dessiner de façon fort nerveuse avec un trait "brisé". Je n'ai aucune difficulté, au fait, même si dans "Garulfo", la majorité des images sont des images qui sont complexes, avec de nombreux détails, des compositions que j'essaie de faire les plus équilibrées possibles… En réalité, j'ai suffisamment d'énergie pour faire des dessins « rapides », cela ne m'a jamais posé aucun problème. Au contraire, j'aime ça. A la limite, ça aurait pu poser des problèmes dans la mesure où, au départ, même pour les scènes tendres, j'avais tendance à avoir un trait anguleux, carrément. Et là, c'est ennuyeux parce que le trait anguleux, le trait nerveux pour des scènes qui sont censées être justement des scènes où les sentiments priment, où les dialogues priment... cela à tendance à desservir. J'ai effectivement plutôt tendance à aller vers ça de manière naturelle. Les scènes d'action ne me gênent absolument pas. Pour parler d'autres scènes, d'autres types de dessins, j'ai l'impression qu'Héphylie est en train de devenir de plus en plus jolie parce que de moins en moins anguleuse. Maïorana : Haa. Eh bien ça me fait plaisir. Cela me fait très plaisir parce qu'on s'est beaucoup interrogés sur les coiffures, justement. Il était question qu'elle soit vêtue de façon différente en fonction des scènes auxquelles elle assistait. Donc, il fallait qu'elle soit vêtue avec un "hennin" stupide, c'est quand même fondamentalement stupide les "hennins" comme coiffure, c'est laid, c'est long et on ne peut rien en faire, enfin, quasiment... Et heureusement, ça ne dure pas ? Maïorana : On s'est ensuite reposé la question lors de la réception où elle descend les escaliers avec cette espèce de coiffure très travaillée. Et, justement, on se demandait vraiment si ça ne lui enlevait pas du charme alors qu'avant, elle avait tendance à avoir une coiffure beaucoup plus en vrac, beaucoup plus naturelle, enfin faussement naturelle parce qu'un dessin n'est jamais vraiment naturel dès lors qu'il s'agit de représenter une femme qui est sensée être belle. Mais elle avait une coiffure où les mèches allaient dans tous les sens, avec des vagues, et on trouvait ça très joli justement. Ca me rassure ce que tu dis, parce que moi je voulais qu'elle soit très belle et Alain aussi, c'est très important, sinon ça perd beaucoup de son sens tout ça. Notamment, en rapport avec les chevaliers qui sont là, qui bavent ni plus ni moins au bas de l'escalier, si ça fonctionne, eh bien moi je suis très content. C'est ce que j'ai essayé de faire, c'était une de mes interrogations sur cet album... Je vais vous refroidir un peu, sinon vous allez croire que... je suis tout acquis (rires). Je ne vous suis pas tout acquis, non, je suis a l'affût pour vous asséner d'un coup la remarque méchante et définitive... Est ce que vous n'avez pas l'impression qu'il y a un peu moins d'idées dans cet album que dans les précédents ? Maïorana : C'est un album où beaucoup de mécanismes sont déjà mis en place et là, l'action se déroule. Donc, il y a moins de révélations et de surprises. Mais je n'ai pas l'impression qu'il y ait moins d'idées que dans le précédent, non. Enfin, dans le précédent, il y avait des nouveaux personnages qui entraient en scène. C'est vrai qu'un grand tournoi avec baiser de princesse à la clé, dans le cadre de Garulfo, ça fait forcément un peu attendu.. Maïorana : Ca fait au moins 3 albums qu'il a été annoncé, le tournoi. Donc, on n'est pas tellement étonné qu'il ait lieu. Par contre, moi, je pense que les circonstances dans lesquelles il a lieu et la façon dont il se déroule, tout cela est quand même plus inattendu. Je pense que, si surprise il y a, c'est plutôt les voir là. C'est à dire, c'était basé sur un effet d'annonce, c'était prévu d'annoncer des choses, le lecteur logiquement doit se faire une idée assez précise de ce qui va se passer en se disant oui il va y avoir un tournoi. Des concurrents vont défiler, nos héros vont certainement réussir à gagner,.. mais par quels moyens, certainement un moyen idiot. Mais par exemple, le départ en masse des chevaliers, je pense que ce n'était pas prévisible. Le fait que le roi se retrouve à court de chevaliers pour son tournoi, ça ce n'est pas prévisible. Pas plus que la conclusion de la victoire. Enfin, je pense au niveau des idées, sans vouloir plaider ma cause outre mesure, qu'il y a quand même pas mal d'idées assez originales dans ce cinquième album. Même si elles ne sont pas nécessairement spectaculaires. Ce qui n'est pas le cas dans le précédent où justement, là, il y a des idées très spectaculaires, c'est peut-être ce qui donne cette impression alors ? Maïorana : Là, elles ne sont pas spectaculaires mais entre le deal avec la mésange, la façon dont est remporté le tournoi, la péripétie autours des chevaliers, la mort du lion,… si ce n'est pas de l'idée ça ! ? Par exemple, la mort d'un personnage qu'on avait un peu oublié, c'est une scène quasiment tragique en plein milieu d'une comédie ! Il y a déjà quand même eu d'autres... Maïorana : Oui, Fulbert.. Il s'est quand même fait manger le pauvre, ça c'était très osé aussi. D'ailleurs, je me souviens quand on en avait parlé l'an dernier, tu m'avais dis que les lecteurs avaient réagi assez épidermiquement. Maïorana : Oui ! On a eu beaucoup - je me répète par rapport à la dernière fois - (et il a raison, la dernière fois en question, ce n'était pas pour BD Paradisio. Ndlr) de remarques par rapport à ça. Ca nous avait surpris. Enfin, quoi qu'en y réfléchissant bien, c'est peut-être pas aussi surprenant que ça. Mais pour en revenir aux idées, au manque d'idées dans cet album, moi j'ai tendance à croire qu'il y en a plus dans cet album mais qu'elles ne sont pas situées sur le même niveau. Là, les idées vont servir à l'action, l'action qui est mise en place en fait. Dans le quatrième, il y a des idées qui sont forcément plus fortes dans la mesure où il y a aussi les rapports entre la princesse et l'ogre. Ca, à mon sens, c'est inhabituel. En plus, il y a vraiment un contraste entre cette petite Héphylie et cet ogre qui est aussi une idée poétique... Ayroles : Oh, ce n'est pas non plus très original, c'est la belle et la bête. Maïorana : Oui , mais c'est une bonne idée parce que le graphisme le sert. On s'est démmerdé pour que ça ait de la gueule, mais je ne suis pas certain qu'il y ait moins d'idées dans celui-là. J'aurais tendance à penser que dans celui-là, il y en a plus parce qu'elles sont collées dans tous les sens. Ayroles : Je trouve celui-ci plus inventif que le précédent, en fait. Ceci dit tout à fait objectivement. Bon, vous m'avez convaincu, tous les deux. Je vais relire tout ça.... Il y a une autre scène que j'ai trouvée extraordinaire - et encore une fois on revient sur ce côté dessin animé - c'est la scène de Bernardo et du renard lorsqu'ils cavalent. C'est une simple planche, je crois. Enfin, ça ne dépasse pas une planche et deux cases. Ca, ce sont des moments de bonheur, pour vous, de défoulement ? Maïorana : Ah clairement oui Pour tous les deux, d'imaginer au milieu d'un album, tout à coup : si on faisait une petite course- poursuite ? Ayroles : Ah oui, c'est une espèce d'interlude, de respiration par rapport au reste. Enfin, c'est plutôt une scène de transition. Mais c'est plutôt à Bruno qu'il faut demander. Maïorana : La réponse est clairement oui. Mais ce n'est pas pour ça que les autres scènes sont moins agréables à faire. C'est simplement que dans les autres, il y a une complexité parce qu'il y a une très forte densité de personnages. Et dans cet album, il y a quelques séquences comme ça où il y a peu de densité de personnages ; et dans cette planche, notamment, et puis aussi dans celle où on le revoit lorsqu'il s'approche du château sur le corbeau, ce sont des pages où il y moins de personnages à dessiner. Il y a beaucoup de décors et ce sont des pages de respiration, y compris pour moi au niveau du dessin. C'est quelque chose de léger, et du coup, j'y prends encore plus de plaisir. Je les peaufine d'autant mieux finalement. Il y aussi les cases où on voit l'ogre tout seul dans son château qui sont des cases très aérées, très agréables à faire et j'y prends énormément de plaisir par rapport justement à toutes les scènes soit dans la salle avec tous les bonhommes, soit au début avec la cathédrale avec tout le peuple, chevaliers etc.. Vous avez payé beaucoup de figurants cette fois ci, tous les deux (rires). Ayroles : Une bonne partie des figurants sont en images de synthèse ! Maïorana (qui continue sur sa lancée) : …ou encore la séquence où on voit les chevaliers entrer dans le village, ou encore les séquences où on voit le tournoi et les gens dans les tribunes. Ca a été des planches, pour moi, terrifiantes à faire, parce qu'elles ont été très difficiles à gérer… parce que ce sont des cases épuisantes, il y énormément de choses. Et quand je me retrouve avec des planches comme ça, plus épurées, j'ai presque l'impression de n'avoir plus rien à faire… ce sont presque des petites récompenses pour moi, des petites liqueurs que je goûte avec énormément de plaisir avant de me relancer encore dans quelque chose de lourd.. qui me procurera une autre satisfaction… Alain, une dernière question, tu travailles les scénarios tout seul ou bien il y une véritable osmose entre les membres de l'équipe y compris Thierry (le coloriste) ? Ayroles : Il m'arrive de soumettre des idées, mais je travaille plutôt seul. Je soumets souvent, je demande des avis... et je tiens compte de ceux qu'on me donne mais c'est un travail que j'effectue seul. Alain, Bruno, merci et bon vent. Images Copyrights © Maïorana & Ayroles - Editions Delcourt |
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