| Opale BD : Jaimerais que nous abordions un point que lon a sans aucun doute souvent aborder avec
vous. Vous disiez tout à lheure, que Martin évolue dans un univers où il ny pas de personnages récurrents
pourtant il y un « élément » qui revient dans toutes les aventures de Martin Milan, ce sont les enfants...
Christian Godard : Cest très étonnant parce que, pendant tout un temps, jai raconté des histoires où
effectivement, au cur de celles-ci, il y avait un enfant. Un jour, Numa Sadoul qui minterviewait, me la fait
remarquer en me demandant si cétait volontaire, et cest à ce moment-là que je me suis aperçu que ça ne létait
pas. Ça nétait pas une démarche calculée, cynique, qui partait du principe quen mettant un môme dans les
histoires, celles-ci avaient plus de chance dintéresser un lectorat. Vous disiez « dans toutes les histoires ». Ce
nest pas tout à fait exact. Suite à cette remarque, je me suis abstenu de le faire. Cest en mabstenant que je me
suis aperçu que cela me manquait ; je me suis alors demandé pourquoi ? Cest que
Martin est un personnage qui na pas tellement envie dentrer en communication avec
ses semblables. Il essaie toujours de prendre ses distances, parle peu, ne sexplique
jamais. Par contre, avec les enfants, il se retrouve en prise directe avec eux, il les
comprend. A chaque fois que jai raconté lhistoire dun enfant, Martin savait tout de
suite quoi penser. Un enfant, cest souvent à la fois limpide et transparent, rarement
truqué. Le commerce des adultes est autrement plus décevant.
Opale BD : Le fait dexpliquer ce quétait la jeunesse de Martin Milan, lui donner
une identité au delà des conventions habituelles de la bande dessinée, qui
évoquent rarement la jeunesse de leur personnage, ou lorsquelles le font, cest le
prétexte à dautres aventures (le Petit Spirou, Rahan par exemple) et non à
lévocation de souvenirs. Est-ce un besoin profond ?
Christian Godard : Ça aide à expliquer ce quil est devenu, on est tout de même
tributaire de lenfance quon a eu, de laspect complètement déterminant et formateur
de celle-ci. On ne peut pas imaginer un seul instant quelquun, qui ne soit pas
foncièrement influencé par son enfance, et par ce que lon appelle (je déteste utiliser ce
mot généralement employé à toutes les sauces) son « Vécu ». Quest-ce qui fait
quuntel est devenu untel, il faut bien commencer par le début. Dans les souvenirs de
Martin, on trouve les raisons de son comportement dadulte, en effet. Mais ce nest
pas systématique.
Opale BD : Avez vous envie un jour de faire vieillir Martin, de le faire évoluer dans le temps, de le mûrir
davantage ? Certains auteurs le font, je pense notamment à Derib (avec Buddy Longway). On imagine
assez facilement que cela puisse arriver à Martin.
Christian Godard : Ça nest pas impossible... Jai lâge requis pour le faire, à condition que ce soit racontable.
Supposons quil ait un cancer de la gorge ou quon lui saucissonne la prostate, là, jhésite...
Opale BD : Cest vous qui définissez son état de santé de toute façon...
Christian Godard : Non franchement, ça nest pas moi qui décide, il y a des choses qui simposent au fil des
récits, comme ça, qui deviennent nécessaires, évidentes, incontournables. Si brusquement, il me semblait
nécessaire quil attrape la sclérose en plaque, je pense quil préférerait que je lui foute la paix.
Opale BD : Martin nest pas insensible au charme féminin, on a pu le voir à plusieurs reprises ressentir de
vives émotions pour le sexe opposé.
Christian Godard : On fait souvent référence à une certaine Hélène...
Opale BD : Parfois, navez-vous pas eu
envie, ne serait ce que le temps dun
album, de faire vivre à Martin une
véritable histoire damour, quil
partagerait avec ses lecteurs ?
Christian Godard : Pourquoi pas. Il y a eu
une grande histoire damour dans sa vie,
cest sûr, car de temps en temps, il y a une
petite notation qui fait référence à une
femme, Hélène, dont on ne sait pas ce
quelle a été pour lui. Cest certainement ce
qui la déterminé à être ce quil est devenu.
Le jour où je raconterai une aventure
momentanée de Martin avec une fille, elle sera forcément craquante, à ce moment là, peut-être quil faudra que je
raconte ce qua été la grande histoire de sa vie. Mais il faudra quil veuille bien me la raconter avant, et... Ça ne va
pas être de la tarte !
Opale BD : Il y a de belles histoires damour déjà, notamment avec Adeline ou encore dans lalbum « Une
ombre est passée » mais on attend toujours lAmour avec un grand A.
Christian Godard : Non. Lamour avec un grand « A », cest du passé, de lhistoire ancienne. Cela dit, cest
incontestablement un personnage qui doit plaire aux filles... son coté distant. Il ny a rien qui excite davantage la
curiosité des femmes, que ces personnages qui semblent à peine les apercevoir. Jessaie de faire semblant de ne
pas les voir. Mais moi, je ny arrive pas...
Opale BD : Abordons maintenant la notion de fantastique omniprésente dans les albums de Martin.
Quoique parler de fantastique soit peut-être un peu trop fort, ce serait plutôt une zone frontière entre
fantastique, merveilleux et surnaturel. Dans quoi classez-vous toutes ces dérives qui interviennent au fil
des récits, comme la notion dange gardien ou le fait que le Vieux Pélican puisse être capable de voler ?
Christian Godard : Disons que cest du fantastique quotidien, authentiquement quotidien... Je mexplique ; je
souhaitais quavec ce personnage, je puisse utiliser un ressort narratif qui est celui de lambiguïté. Lorsquon
imagine un personnage ni blanc ni noir, qui nest pas forcement tout dune pièce, dans une histoire dont on ne
manipule pas tous les fils, les intrigues restent ouvertes, la solution nest pas forcément fournie. Le lecteur a le
choix. Son choix. Jai toujours trouvé intéressant quune intrigue puisse se poursuivre, « résonner » au delà de la
dernière page. Si cest le cas dans ma tête, alors le récit est réussi. Il ne doit pas sarrêter dune manière abrupte, il
faut quon ait le sentiment quau delà, on peut imaginer quelque chose. Le récit en devient donc plus vivant, plus
proche dune réalité souvent « incernable ». Cela implique que lon traite dune certaine ambiguïté dans la
compréhension des choses.
Cest cette ambiguïté qui doit faire admettre que, comme dans la vraie vie, on ne peut pas toujours distinguer ce
qui est vrai et ce qui est faux. Nombreux sont les domaines qui illustrent cela. Dans le domaine de la foi, certains
sont convaincus que Dieu existe, dautres le sont du contraire. Personne ne pourra jamais trancher. Lambiguïté
fait la vraie nature de la réalité. La réalité nest quune espèce de compromis entre deux propositions opposées, et
à chacun de naviguer entre lune et lautre, et tracer son propre sillon.
Martin ne sait pas toujours si ce quil a vu est réel. Lange gardien de Klebsky existe-t-il pour de bon ? A-t-il
réellement vu cette petite boule lumineuse ? Finalement, au moment ou il la vue sortir de loreille du chien, cest
incontestable : elle semblait bien réelle ! Mais une semaine après... Se souvient-il de travers ? A-t-il été abusé ?
Cest ce fantastique que jai voulu illustrer. Jajoute que, dans une des premières histoires courtes de Martin, paru
dans un « Tintin Sélection », il y en a une où celui-ci, après avoir respiré trop de produits toxiques pulvérisés sur
des champs, atterrissait près dun château dans une région normalement déserte, et il y trouvait une femme qui
lattendait. Lattendait, lui, Martin. Ce premier récit est en fait le brouillon du « Vagabond des Limbes ». Cest à
partir de ce moment que jai commencé à écrire les aventures dAxle Munshine. Javais trouvé un thème fort,
éternel. Et cest Martin qui me la soufflé. Cela dit, il y a certains récits où il ny pas lombre dun soupçon de
fantastique.
Opale BD : Ce sont des choses auxquelles vous croyez ? La notion dange gardien ou les fantômes ? De
quel côté vous situez-vous : les sceptiques ou les « confirmés » ?
Christian Godard : Vous me posez une colle. Tout ce que je peux dire, cest que je trouve cocasse de croire en
lexistence des anges gardiens. Mais, le problème, cest que jai souvent limpression den avoir un ! (rires)
Opale BD : On peut peut-être rapprocher cela à de la chance ?
Christian Godard : La chance, on sait très bien ce que cest... cest gagner à la loterie, jouer le 19 à la roulette et
cest le 19 qui sort. Mais le fait que, parfois, on se sente protégé, cest autre chose. Par exemple, vous narrivez
pas à boucler vos fins de mois, vous êtes à deux jours de la catastrophe et boom ! Il arrive un chèque que vous
nattendiez pas ! (rires) Non. Je déconne.
Opale BD : Parlons de tous ces pays, plus ou moins imaginaires, que traverse Martin. Où puisez-vous vos
sources lorsque vous imaginez un pays ?
Christian Godard : Ça dépend des cas, parfois cest totalement imaginé, parfois je colle de très près à la réalité
jusqu'aux distances parcourues, le temps quil faut pour les accomplir. Mais, cela dit, Jules Verne a écrit des récits
qui se passent sur la lune, au centre de la Terre, ou encore sous la Mer, sans jamais y avoir mis les pieds. Enfin, à
ma connaissance.
Opale BD : Vous ne vous forcez donc pas à donner une réalité historique, ni de dresser un inventaire
lorsque vous envoyez Martin dans un pays imaginaire. Votre pays se « construit-il » au fil du récit ou bien
a-t-il une structure bien définie au départ ?
Christian Godard : Il existe forcément ; si laventure se passe dans un pays comme lAustralie (cest le cas du
dernier album de Martin Milan), alors les distances, la situation géographique, le climat, les gens quon y rencontre
conditionnent le récit. Mais il mest arrivé dimaginer entièrement des pays. Dans ce cas, ils me servent de toile de
fond graphique. Tout est tributaire du récit concerné, il ny a pas de règles dans ce domaine.
Opale BD : Pourtant par certains points, vous donnez limpression davoir donné vie à un pays à linstar
dHergé qui avait donné à la Syldavie une entité telle quon pouvait la croire réelle. Vous ne vous classez
pas dans cette catégorie ?
Christian Godard : Non, hélas ! Et vous mettez le doigt sur un point douloureux. Il faut tenir compte dun élément
important, cest quHergé est arrivé dans le monde de la BD à une époque où il ny avait pas grand monde pour
rivaliser avec lui. Cela lui a assuré une certaine prépondérance dans ce domaine précis. Très vite, il a pu disposer
de moyens importants. Il a pu utiliser des assistants, dont on sait quils furent des gens de grands talents. Ensuite, il
pouvait se permettre dattendre des mois dêtre en possession dun détail vestimentaire qui lui manquait pour
continuer son récit. Je ne suis pas placé dans ces conditions, et nous sommes très peu nombreux à disposer de
moyens suffisants pour prendre le temps quil faut pour réaliser les choses comme lui. La plupart des dessinateurs
et scénaristes sont obligés de fonctionner à un rythme tel que, souvent, comme moi, ils se disent : « Si javais eu
plus de temps, jaurais fait mieux que ça ». Cest la réussite commerciale qui vous apporte des moyens et rarement
linverse. Et le temps est le moyen le plus précieux dentre eux.
Opale BD : Il sest passé dix ans entre lalbum « Lange et le surdoué » et « Le cocon du désert ». Dix
années, cela peut paraître long pour les lecteurs. Pourquoi une si longue période ? Aviez vous songé à
abandonner ce personnage ou bien ce nétait quune parenthèse ?
Christian Godard : Encore une fois, quel que soit la volonté que lon mette à gouverner sa vie, les événements
commandent, décident. Dabord, jai vécu, aux éditions du Lombard, une aventure un peu pénible sur le plan
humain. Mon éditeur de cette époque était un éditeur essentiellement attaché à laspect financier de ses décisions.
On peut comprendre, du reste. Il faisait son métier déditeur, mais nallait jamais au delà. Or, à lorigine, et sous sa
forme humoristique, Martin avait eu assez rapidement du succès. Quand jai essayé dévoluer et den faire un
autre personnage, il ma dit : « Mais enfin ! Pourquoi est-ce que vous y touchez, il ny a pas de raison... Vous avez
défini un personnage qui marche, continuez à faire le même, ne changez surtout pas ». Ce quil voulait, cest un «
produit » normal.
Moi, comme je vous lai dit au début de cet entretien, javais envie de me laisser entraîner par le personnage.
Nous étions donc en désaccord sur ce point, Et ce désaccord na fait que saggraver. Certes, mon point de vue
nétait pas très commercial. Mais son point de vue à lui nétait pas très clairvoyant non plus. Si bien que jai cessé
de faire Martin Milan dans les pages du journal Tintin, peu après que Greg ait quitté la rédaction en chef.
Ensuite, plus tard, ils se sont aperçu que Martin était un personnage avec lequel on pouvait construire des choses,
qui pouvait être largement utilisé. Ils mont donc proposé de faire de Martin le personnage emblématique dun
nouveau journal quil avaient en préparation pour remplacer Tintin, et consacré à laventure. Cest vrai que Martin
était tout indiqué pour une revue de ce type. Il sagissait dun mensuel. Jai donc accepté, à la condition de
recommencer sur des bases différentes. On a convenu que je my consacrerais, à certaines conditions très
précises. Là dessus, le projet a traîné, trainé, et, finalement, ils ont renoncé pour des raisons de coût. Il était
difficile de recoller les morceaux. Ensuite, jai été entraîné vers dautres activités. Jai créé le Vaisseau dArgent
qui a représenté sept ans de ma vie. Puis, il a fallu quelques années de plus pour mettre un terme à ce passage de
mon existence et voilà... la raison de ces dix années dabsence de Martin.
Opale BD : Parmi toutes les tranches de vie où vous avez côtoyez Martin, Y a-t-il une histoire que vous
avez envie de mettre en avant ? Quelle est laventure que vous préférez ?
Christian Godard : Là, il faut que jexplique un peu. Jaurais pu continuer à dessiner comme je dessinais quand je
suis arrivé à maturité avec « Norbert et Kari ». Au lieu de ça, jai choisi dévoluer vers autre chose. Avec les
risques que cela comporte. Il y a des moments dans Martin où lon sent bien que lon va vers quelque chose, mais
qui nest pas bien défini. Ensuite, il y a des espèces de « paliers » qui sont des points déquilibre, des endroits où la
série pourrait séjourner, se stabiliser en quelque sorte. Dans la série, on discerne deux ou trois paliers de cette
nature. Celui de départ. Ensuite, il y a « Lenfant à la horde ». Et enfin, « Lange et le surdoué ». Tous ces «
moments » donnent plus ou moins limpression dun accomplissement relatif, compte tenu des moyens dont je
dispose, cela va sen dire.. Entre ceux-ci, souvent, on sent que je rame, que je ne suis pas à laise, ou pas satisfait
de ce que je fais.
Opale BD : Je ne lai pas ressenti, je vous assure.
Christian Godard : Moi je le sens, et ca mest parfois pénible. Sil me faut faire un choix, je dirai que le second
palier, « Lenfant à la Horde », est celui qui me semble le plus cohérent. Cest lun de ceux que je regarde avec le
moins de déplaisir. En fait, il faudrait que la vie me donne suffisamment de temps pour tout refaire ! Pour pouvoir
considérer que tout ce que jai fait nétait que le brouillon de ce que je voulais faire.
Opale BD : Il y a deux histoires sur lesquelles jaimerais que lon revienne car je considère, à juste titre,
quelle mérite toute lattention. Cest « Tant quun chien tattendra » et « Il sappelait Jérôme ». Pour la
première fois, des histoires jouaient avec la corde sensible des lecteurs, et je suis persuadé que nombre
dentre eux nont pu retenir quelques larmes en découvrant ces deux histoires.
Christian Godard : Ce nétait pas le but recherché. La cause en est quil sagit dhistoires très courtes, très
recentrées sur un point dintensité très bref. Le danger, ici, est la redondance ou, si vous préférez, le mélo. Mais
quand la sincérité de lauteur est totale, leffet est décuplé, et le challenge peut être tenté. Mais il serait intenable
sur une distance plus longue.
Opale BD : Comment ces histoires ont-elles été perçues à lépoque de leur parution ?
Christian Godard : « Il sappelait Jérôme » a été perçue dune manière très forte. Jai reçu beaucoup de courrier.
Beaucoup de réactions négatives aussi de lecteurs pris à rebrousse-poil. On était loin de « Tibidi et Panpan ».
Aujourdhui, avec le recul du temps, quand je maperçois que beaucoup de confrères men parlent (qui avaient
lâge davoir lu cette histoire comme lecteurs à lépoque où elle a été publiée), jai la tentation de penser que ce fut
un moment charnière qui a dû, dans sa modeste part, être déterminant pour ceux qui sont devenus des auteurs. Ils
se sont dit : « On peut le faire... Ça peut se faire BD... On peut le faire puisquil la fait... ». Ensuite, beaucoup
deau a coulé sous les ponts...
Opale BD : Y a t il quelque chose que vous tenez à exprimer pour clore cet entretien ?
Christian Godard : Je nai pas le sentiment que nous ayons vu arriver chez nous des auteurs, je veux dire des
scénaristes, nombreux, de qualité, comme on pouvait lespérer. Cest dommage pour le genre, qui demeure sous
estimé. La bande dessinée est un mode dexpression complet, et qui, de ce fait, reste dangereusement fragile. Pour
ma modeste part, je nai pas le sentiment davoir pleinement réussi mon coup en tant quauteur. Je ne suis pas
satisfait de ce que jai fait, je néprouve aucune satisfaction personnelle. Je me dis souvent : « je naurais pas du
my prendre de cette façon, ça aurait du être mieux foutu ». Surtout sur le plan graphique où jai le sentiment
davoir été trop vite. Mais, bon ! Je suis dune génération qui a connu une situation différente.
Jai eu une formation qui était celle de la presse. Lorsque je commençais une histoire, elle était aussitôt
programmée. Je navais fait que douze ou quinze planches, et il fallait que je continue au rythme de deux planches
par semaine, sans oublier tous mes travaux annexes. Je travaillais à une cadence infernale certes ! mais
rémunératrice, et cétait le cas de la plupart dentre nous. Ceux de ma génération ont tous connu cette situation.
Bon. Bref ! Comme dit lautre.
Aujourdhui, je vois daimables jeunes confrères qui passent trois ans à faire un album, et qui sont condamnés à
aller gagner leur vie dans la pub ou ailleurs. Cest un engrenage où la bande dessinée a beaucoup à perdre. Elle est
en passe de devenir, comme pour la littérature générale, un secteur où viendrons sexprimer seuls ceux qui ont un
job ailleurs. Comment fera t-on pour découvrir le prochain « Astérix ». On peut subir de très légitimes craintes sur
le devenir de ce qui est « aussi » une profession. Lavenir tranchera.
Cela dit, et pour finir sur une note plus optimiste, toutes ces dernières années. Jai pris beaucoup de plaisir à
travailler en collaboration avec des gens tels que Ribera, Blesteau, Clavé, Clarke, Franz, Derib, Gimenez, et
quelques autres... Et nous avons dans nos cartons quelques projets dont je me réjouis à lavance ! Quon se le
dise, nom de Dieu !
Opale BD : Merci Monsieur Godard et longue vie à Martin Milan.
Cet entretien est extrait dun portfolio intitulé : « Martin dHier et dAujourdhui » paru en Mai dernier et tiré à 180 exemplaires
numérotés / signés (dont 30 hors commerce). Celui-ci comprend également des dessins inédits, une histoire en 6 planches inédite
en album, des hommages rendus par des gens de la profession (Ribera, Magnin, Ridel, Plumail, Rodolphe et Tarvel), une
bibliographie détaillée. Le tout dans une luxueuse présentation format 26 x 36.5 en tirage Offset.
Des exemplaires sont encore disponibles auprès de
Opale BD - 16 rue de la reconnaissance - 62100 CALAIS
(e-mail : lemaitre@lil.univ-littoral.fr).
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