La relève du Chat....



Qui ne connaît pas Philippe Geluck, et surtout son Chat ? Comme il le dit si bien lui-même, il est tellement connu, qu'il n'est plus vraiment nécessaire de le dessiner pour le reconnaître, seules les phylactères suffisent. Mais par contre, quelqu'un connaît-il la nouvelle... ? Le Chat aurait un fils !
Nous avons tenté d'en savoir un peu plus et avons eu le plaisir de rencontrer l'illustre créateur. Mais avant de l'interroger sur l'heureux événement qu'il fêtait en ce début novembre 98, nous voulions tout de même connaître son opinion et ses habitudes du Net, si habitudes, il y avait ... (Nous ne pouvions faire autrement ... !).

BDP : Utilisez-vous Internet ?

Geluck : J'entretiens avec mon ordinateur un rapport strictement professionnel. Pour tout avouer, c'est mon fiscaliste qui m'a conseillé d'acheter un ordinateur... pour vous dire ! Je suis extrêmement discipliné dans l'organisation de mes journées, utilisant mon ordinateur essentiellement pour mon boulot. Quand j'ai fini de travailler, je consacre mes temps libres à ma famille.

BDP : En dehors du boulot, pour l'amusement ou pour l'info, cela ne vous tente-t-il pas ?

Geluck : Heu... je trouve déjà l'utilisation d'un CD-Rom assez compliquée. Je trouve que c'est parfois plus long et plus fastidieux d'y trouver une info précise que de chercher directement dans ma bibliothèque, par exemple !
Quant aux jeux, je trouve que les jeux sur CD-Rom ou sur Internet isolent. Ce n'est vraiment pas très convivial.  

BDP : Mais ne trouvez-vous pas en Internet un moyen peut-être de vous rapprocher de vos lecteurs ?

Geluck : Mhum, je ne sais pas. Honnêtement, si c'est pour le contact avec le public, je préfère nettement le téléphone ou aller boire un café. Si ce n'est que je n'ai pas beaucoup de temps...
D'un autre côté, je trouve qu'un créateur s'exprime au travers de son oeuvre. J'aime assez cette distance avec le public.Pour en revenir à Internet, il m'apparaît comme un nouveau média, un support pour exprimer certaines choses mais il ne reste qu'un outil...un outil accessible à une infinité de gens pour des conditions raisonnables.
En outre, il présente l'avantage de donner la possibilité à des auteurs ou des dessinateurs qui n'arrivent pas à se faire publier, de faire connaître leur oeuvre au public. Je trouve que c'est un point fort.
Mais à nouveau, comme partout, il y a du bon et du moins bon...

Il m'arrive quand même de l'utiliser également de manière documentaire, et d'y faire certaines recherches sur des sujets bien précis.
Mais je trouve qu'il y a quand même beaucoup de choses que ne servent à rien (genre : ma grand mère, mon vélo et mon chien...) Ca fait perdre beaucoup de temps, ça encombre les moteur de recherche et ralentit tout.

BDP : Pour en revenir à l'heureux événement que vous fêtez aujourd'hui, quand est a été « conçu » le fils du Chat ?

Geluck :Ca remonte à 6 ans. En fait, il apparaissait déjà épisodiquement dans les albums du père. En fait, dans les BD pour enfant, il y en a très peu d'humour.
Et il y a deux ans, pour une émission de Canal + France, ils cherchaient à animer une série avec un chat en marionnette basé sur un élément de comédie. Mais ils ne voulaient pas Le Chat tout seul. Je lui ai alors parlé du fils du Chat... cela lui semblait être une bonne piste. Ils avaient un sculpteur qui pensait déjà à une marionnette.
Mais très vite, cette marionnette a commencé à avoir une drôle de tête. Ils trouvaient qu'elle n'avait pas assez d'expression. Ils voulaient l'humaniser... mais moi, je voulais qu'elle reste Le Chat. Cela ressemblait vaguement à un mélange de la bouille de Frédéric Dacq, avec les oreilles et le museau du Chat.... Enfin, bref, j'ai tout fait arrêter.

Finalement, il y a quelques mois, j'en reparle avec mon éditeur. Ce qui diffère très fort Le Chat de son fils, c'est le côté narration. Dans le fils du Chat, ce sont de courts scénarios, ce qui n'existait pas dans Le Chat.
L'idée de la première histoire du fils du Chat et le fait de la raconter ont donné pour moi peu à peu naissance à autre chose, à quelque chose de complètement différent, tant au niveau du trait que du scénario.
Les traits et les couleurs enfantines incitent les enfants à dessiner, à reproduire les dessins.

Dans le première histoire du fils du Chat (3 histoires sortent d'un coup dans le commerce actuellement), c'est le père ET le fils qui racontent l'histoire.
Dans le seconde et la troisième, le père vient en second plan. C'est le fils qui devient le héros. L'optique est tout à fait différente. Les enfants ne connaissent pas Le Chat adulte donc je dois moi-même me faire à l'idée que c'est quelqu'un de complètement différent.

BDP : Par curiosité, avez-vous un chat à la maison ?

Geluck : oui, Chicon !

BDP : Quels projets avez-vous pour l'instant sur le grill ?

Geluck : Oui, une nouvelle encyclopédie : Le petit Roger (en clin d'oeil au barman du Chat), bourrée de textes et de dessins inédits. Avec CD offert avec le premier tirage du livre !

BDP : Merci Philippe Geluck... et longue vie au chaton...


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