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Voici, transmis par Arnaud H, différents
interviews de Franquin à propos de gags de Gaston que vous ne verrez
malheureusement jamais... Suite au comportement
abusif de la maison Marsu Production, toutes les images illustrant le présent
document ont été supprimées.
" J'ai continué à trouver de gags, mais j'ai
éprouvé des difficultés à les dessiner entièrement.
Il y a un rythme qui s'est perdu, et que je regrette parce que j'aurais
aimé faire mille gags de Gaston ! " Franquin,
août 1996
Gaston
Les gags détaillés.
" J'avais trouvé un gag de Gaston que je n'ai pas osé
réaliser; tu vas voir qu'il n'est pas pornographique, ni de près
ni de loin, ni même scatologique, mais il répondait un peu
à ton attente de tout à l'heure. On devait d'abord voir
la bande de copains de Gaston porter en pleine nuit un objet très
lourd dans l'ascenseur de chez Dupuis et l'y installer, dans l'intention
manifeste de faire une farce. Et puis, le jour venu, De Mesmaeker arrivait
dans le hall qui était remis à neuf. Tout est neuf, rutilant,
chic, même les ascenseurs sont nouveaux. De Mesmaeker semble très
impressionné par tant de luxe, et Prunelle lui fait évidemment
l'article. Ils attendent tous deux l'ascenseur qui arrive. L'ascenseur
s'ouvre devant leurs yeux ébahis: on voit dedans Gaston, Installé
sur un W.C. avec papier, chasse d'eau, et tout et qui dit: " Eh oui,
c'est comme ça: c'est une faute de l'entrepreneur ! "... Ce
gag était finalement bien innocent mais je n'ai pas osé
le présenter aux éditions Dupuis ; je pense qu'il aurait
été censuré. Ce serait une planche à faire
en dehors de SPIROU; que Gaston fasse d'un autre côté une
carrière plus rabelaisienne et plus salace ! " Franquin,
février 1985
"
Ainsi, parmi les gags de Gaston que j'ai encore on réserve, j'en
ai un avec un ventilateur. Bon, le gag en question, je ne le dessinerai
jamais, alors autant le raconter! Il n'a rien d'extraordinaire, mais dessiné,
il peut être très marrant
C'est Gaston qui installe
un très beau ventilateur, à la grande satisfaction de toute
la rédaction. Mais pour prouver qu'il est très adroit il
se met on tète d'huiler son ventilateur pendant qu'il tourne !
Il monte sur une table avec sa burette, il huile abondamment le ventilateur...
Résultat: l'huile est projetée surtout le monde, sur les
machines à écrire, sur les tables à dessin, sur le
courrier : c'est la révolution! " Franquin, août 1996
Sadoul: " Il y avait aussi ce malheureux dont le nom m'échappe
- en avait-il un? - qui venait régulièrement montrer ses
planches... " Franquin : " Oh! oui, il vient montrer
ses originaux et il se fait régulièrement jeter. C'est évidemment
un personnage qui hante vraiment toutes les rédactions de la bande
dessinée... Je n'ai pas insisté sur ce type et je le regrette
parce que ça pouvait être formidable. J'avais en réserve
un gag difficile à dessiner. Ce petit dessinateur venait montrer
ses planches et se faisait éjecter avec brutalité; alors
Gaston le suivait jusque chez lui pour lui remonter le moral, et dans
son atelier, on voyait un immense Jugement Dernier à la Michel-Ange,
peint par lui, gigantesque, prodigieux, formidable... Seulement, va t'en
dessiner ça !... " Franquin, mars 1986
Sadoul : " Je repense au gag du " téléphone élastique"
dont nous avons déjà parlé (...) " Franquin
" J'aime bien les gags simples, ce sont eux qui donnent souvent le
meilleur impact. C'est curieux, parce que j'ai préparé une
refonte de ce gag que tu cites, sans vouloir que ce soit une refonte:
cette fois-ci, Prunelle prend le téléphone, les deux boules
restent à leur place tandis que s'étire au centre un long
truc de caoutchouc mou, puis les boules finissent par venir et il prend
tout sur la gueule... Ecoute, ce genre de variation peut se faire à
l'infini! " Franquin, février 1985
" J'ai eu un jour une idée de gag que je n'ai pas utilisée,
tu vas voir pourquoi: Longtarin faisait par accident un voyage long, agité
et bruyant à l'intérieur du gaffophone, et il en sortait
un peu gaga, très doux et suave, bref complètement changé
et guéri, un poète en uniforme. Cette idée est mauvaise,
car si Longtarin avait été transformé en gentil garçon,
il n'y aurait plus eu de conflit, il m'aurait fallu l'éliminer
de la série et le remplacer par un autre Longtarin conforme à
l'image établie du flic ennemi... " Franquin, mars 1985
"
A tel point que j'ai le souvenir d'un gag de " Blondie " où
l'on voit M. Dithers tourner avec méfiance autour du bureau de
Dagwood, puis s'en approcher à pas de loup, et déclarer
: " ça y est, j'ai compris; il est arrivé à
dormir les yeux ouverts!" Cela doit certainement te rappeler quelque
chose... " Franquin, février 1985 (NdR: quelque chose, oui,
mais quoi?)
Les amorces
" A ce propos, je me rappelle qu'on m'a dit deux ou trois fois: "
Tu devrais envoyer Gaston à l'armée! " Et en effet
on voit très bien les gaffes qu'il pourrait y faire: Imaginez tout
ce qu'il pourrait faire péter à l'armée! Mais je
ne l'ai jamais fait, parce que le service militaire aurait fixé
l'âge du personnage. Or on ne connaît pas l'âge de Gaston.
Dans l'esprit du dessinateur, c'est très vague et c'est pas plus
mal comme ça! " Franquin, août 1996
Franquin : " On m'a parfois suggéré de divers côtés, de faire un " Gaston au service militaire"; beaucoup de gens
qui sont passés par l'armée imaginent facilement Gaston soldat. Mais je n'ai jamais pu envisager cela, pour de
multiples raisons. La première concerne la documentation : je n'ai pas fait mon service et, même si je l'avais fait, les
choses ont dû considérablement changer, je n'ai aucune idée du décor, du matériel, de tout ce qui fait une caserne
moderne, il me faudrait en visiter une à fond en accumulant croquis et photos... Il y a une autre raison: des
militaires, où ça ? En Belgique ? En France ? Inventer une armée fantaisiste ? Et puis, la raison principale : l'armée
marquerait l'âge de mon personnage de façon définitive (...) Oui, je suis tenté de dire qu'il a moins de dix-huit ans
(...) " Sadoul : " Cela dit, il était en effet tentant d'imaginer Gaston au service militaire. " Franquin : " Oui, c'est
tentant : imagine un peu tout ce qu'il peut faire avec une arme entre les mains, tout ce qu'il peut démolir en poussant
sur un bouton ! " Franquin, mars 1985
" Les sprays sont de formidables appareils à gags. Je me suis bien amusé avec eux jusqu'à ce que
j'apprenne qu'ils polluent et qu'ils sont dangereux pour la couche d'ozone. Si j'avais appris cela plus tôt je
n'aurais pas basé de gags sur le sujet. Ou j'aurais imaginé un gag dans lequel Gaston dit que ça pollue, et
s'efforce d'inventer autre chose. " Franquin, 1992
" Ils (les objets) deviennent l'ennemi parce que Gaston est passé par là. Cela peut devenir terrifiant, un objet. Une
bouilloire, par exemple, conçue pour faire bouillir de l'eau, devient dangereuse dès qu'elle le fait ; c'est
horriblement chaud, ça crache de la vapeur, ça prend l'air méchant... Quand on veut vraiment rire avec eux, il faut
faire en sorte que les objets s'animent. " Franquin, 1992
A
propos des signatures
" Mais il y a eu des antécédents: je voulais d'abord m'amuser avec la mention " par Franquin et
Jidéhem " qui figurait en haut des planches. J'avais eu l'idée de représenter Franquin et
Jidéhem par de petites silhouettes qui se seraient fait la guerre au dessus des pages. Il était
possible d'animer une espèce de minuscule série en parallèle de la série principale. Mais je ne
l'ai pas fait. J'avais vaguement commencé mais je n'ai pas continué. Et cet espèce de besoin de
faire du spectacle hors de la planche est retombé sur les signatures. Je me suis rendu compte
qu'avec mon nom je pouvais rajouter des gags de manière à peu près illimitée; comme dit
Morris, " il s'y prête "! " Franquin, février 1985
" Ces signatures couvaient depuis longtemps. Déjà, quand Jidéhem dessinait Gaston avec moi,
j'avais imaginé de donner vie à nos deux signatures. Elles auraient pu se battre, se serrer la
main, s'esquinter mutuellement, se donner des coups de pied... Si je ne l'ai pas fait à l'époque,
c'est par pure paresse. C'est là leur véritable origine : ajouter quelque chose pour faire une
surprise au lecteur, pour lui offrir un "plus". C'est un véritable plaisir pour moi. " Franquin, 1992
Spirou et Fantasio
Sadoul : " On s'étonne de ne pas encore avoir vu Gaston et ses copains dans un restaurant chinois ; ça leur
ressemblerait pourtant assez. " Franquin: " Exact. J'ai eu un jour envie de faire une histoire de Spirou qui se
passerait dans un restaurant chinois. Ce qui m'a fait reculer, c'est la complexité du décor. J'avais pourtant pris des
documents, je voulais même aller faire des photos dans des restaurants de Bruxelles... " Franquin, février 1986
A propos de Zorglub : Sadoul : " Il doit rester des bases secrètes prêtes à
fonctionner ? " Franquin : " certainement. " Sadoul: " Je m'étonne que tes
successeurs n'aient pas songés à creuser dans cette voie-là. " Franquin : "
Ils n'ont pas joués là-dessus, c'est exact. Pourtant, Zorglub et son monde
sont restés la propriété de Dupuis, Ils pouvaient les utiliser à volonté. "
Franquin, mars 1985 (NdR: hé,renseignez-vous ! Fournier l'a fait dans
Tora Torapa
)
" Ce dont je suis sûr, c'est que le troisième volet de la saga de Zorglub était
déjà prévu, sans une netteté totale, mais dans ses grandes lignes. J'avais un
projet relativement ambitieux qui était de montrer Zorglub à l'état de bébé,
soigné par Champignac, puis se retrouvant successivement aux différents
stades de l'évolution normale, à des âges mentaux successifs, au fur et à
mesure de la progression de son cerveau, jusqu'au moment où il redevenait
dangereux. Par exemple, il retournait à l'école primaire, puis au collège, etc.
Mais ce projet était trop ambitieux pour moi parce qu'il nécessitait trop de
documentation. J'avais prévu de faire redevenir Zorglub dangereux d'une manière amusante: il allait à la pêche à
vélo, comme un (grand) gamin et un jour, on le voyait installer une petite dynamo sur le pédalier, la canne à pêche
verticale devenait une antenne, et il se remettait à appeler une base secrète existant encore... Finalement, je suis
content que les événements aient tournés différemment, car je préfère la formule de Panade à celle qui était
originellement prévue. Mais avoue que ça pouvait être intéressant aussi, une fausse enfance bien racontée, remettre
Zorglub dans des situations incongrues au vu de son physique... Seulement j'aurais flanché sur la documentation.
L'école poserait des questions à un dessinateur de mon âge, car elle a évolué depuis ma propre expérience
scolaire, et je serais obligé de tout réapprendre pour qu'une école dessinée par moi n'apparaisse pas
complètement démodée ! " Franquin, mars 1985
" Pour dire vrai, j'envisageais encore vaguement une reprise puisque j'avais les grandes lignes d'un scénario pour
un " Spirou " que je pensais plus ou moins faire avant d'être terrassé par l'ennui...Attends voir, que je me
rappelle... Il était question d'une île dans le Pacifique, une île assez vaste avec une forêt en son centre et qui se
serait appelée " Touhapeete ". Dans cette forêt vivait un petit peuple d'hommes des arbres pour lesquels j'avais
une foule de projets qui m'amusaient énormément. J'en avais fait beaucoup de croquis que j'ai dû tous ratatiner et
foutre en l'air car je n'en ai jamais retrouvé aucun... Ce projet m'amusait fort mais je n'ai jamais su comment le
prendre. Il y avait là dedans une intrigue avec un gangster exilé avec sa bande sur cette île, parce que chez lui il
était brûlé, et il était richissime, il s'emmerdait à mort... Alors, c'est lui qui faisait enlever Zorglub par ses hommes,
je ne sais plus pourquoi ni comment. Les héros partaient donc à sa recherche jusqu'à cette île perdue, et Il devait
se passer un tas de fantaisies que j'ai complètement oubliées, sauf une, à savoir qu'une vahiné plutôt effroyable
tombait amoureuse de Fantaslo... Tu vois tout ce qu'on peut tirer de ce genre de situation... Bref, c'était un projet
riche, débordant d'idées assez marrantes, mais qui n'a jamais pris forme; un projet élaboré qui contenait assez de
matière pour au moins deux albums, mais que je n'ai plus eu le courage de développer. J'en ai donné quelques
fragments à Fournier, je ne sais plus s'il les a utilisés, et d'ailleurs je n'avais plus à m'en mêler... Je me souviens d'un
radar ultra-sophistiqué inventé par Champignac pour suivre la migration de certains oiseaux ; avec un fusil, on tirait
sur une oie un petit truc qui s'implantait en elle, et on pouvait le suivre très loin sur un écran. Il y avait donc une
histoire avec Zorglub et son complice redevenus méchants en train de s'embarquer à bord d'un hélicoptère ; on
leur tirait dessus avec le fusil spécial, le petit émetteur se logeait dans la fesse de Zorglub, ou je ne sais plus, et
c'est ainsi que nos amis pouvaient suivre et localiser l'île où Zorglub était caché... Tu vois, ça commençait à
prendre forme, tout en étant loin de la maturité. Mais je puis dire que c'est pour cette idée-là qu'il y a, sur le toit du
château, en couverture de l'album, une espèce de sommier an fer : c'était précisément le fameux radar dont je viens
de te parler. Personne n'a jamais pu expliquer la présence de cet objet qu'on ne justifie aucunement dans cet
album, eh bien, c'était pour recevoir les ondes prévues au prochain album de " Spirou "... La mémoire revient, tu
vois. " Franquin, mars 1986 (NdR: vaguement développé dans Tora Torapa
Et dans Vito la Déveine?)
Idées Noires et autres monstruosités
Franquin : " A propos de miracle, tu as vu ce truc incroyable, au Chili : une façade d'église est tombée sur les
fidèles qui étaient an train de prier et qui sont morts ! C'est le contraire d'un miracle, ça : "Dieu, protégez nous! "
BOUM ! CRAC! Haaaa !... " Sadoul : " Remarque. c'est une sorte de miracle: les tués ont quand même échappé
à Pinochet! " Franquin : " Haa I Tu imagines un peu, un type transpercé par le coq de la girouette! Et une cloche
qui sonne encore dans les débris!
Haaa! " Sadoul : " Quelle Idée noire ça ferait! " Franquin, février 1985
" Je vais te raconter une anecdote. Il y a très, très longtemps - ça commence vraiment comme un conte de
fées ! - ,nous faisions un voyage en France, ma femme, un couple d'amis et moi, et je roulais, le soir, sans
trop savoir où j'allais. Nous étions un peu énervés du voyage et de l'incertitude de sa destination, et, dans
la campagne, au soleil couchant, je m'amusais à raconter des histoires affreuses pour faire peur à Liliane.
Je lui disais notamment que je voyais marcher un grand abbé avec une soutane déchirée, par les trous de
laquelle on devinait ses tibias maigres, et qui traversait la rue en psalmodiant des incantations gutturales
affreuses, que je me mettais à chantonner dans la voiture en regardant Liliane se recroqueviller sur son
siège!... " Franquin, mars 1985
Franquin : " Les " Chialas" ou " Chialagls " , sont d'abominables personnages qui vivent en troupe dans le désert
caillouteux d'une espèce de bout du monde. Leur particularité: pour se battre, ils projettent puissamment à la figure
de leurs adversaires... euh... écoute, reporte-toi à leur nom et ne m'oblige pas à détailler le sujet, ce livre sera
peut-être lu par un certain pourcentage de personnes sensibles. Bref, on détecte de loin les " Chialagls"
évidemment à cause de leur odeur épouvantable... Enfin, tu vois, il y a toute leur vie, leurs moeurs, ce qu'ils
mangent, comment ils fabriquent leurs maisons, etc. Mais je n'en ai pas raconté des chapitres entiers à Tibet, ce
n'était pas très élaboré comme idée. Et puis, chose curieuse, un jour, j'entends parler d'un bouquin à la radio,
Valcrétin de Régis Messac, et j'entreprends de le lire, car il sonnait a mes oreilles comme quelque chose de
familier. Je ne l'ai d'ailleurs pas fini, j'en avais lu assez, c'est l'histoire d'une expédition qui revient absolument
ravagée d'une île peuplée par une bande de dégénérés, lesquels se sauvent quand on les approche, non sans avoir
préalablement... procédé exactement comme les " Chialas ". C'est tout à fait la même idée, c'est très curieux,
n'est-ce pas? Or, je n'avais jamais entendu parler de ce bouquin avant de songer aux " Chialas ". " Sadoul: " Tu
n'as Jamais vu là une occasion de faire vivre tes " petits monstres " ? " Franquin: " Oh ! non, mes monstres ne
dégagent pas cette odeur-là, quand même! " Franquin, mars 1985
" J'ai eu la visite, il y a quelques années, d'un jeune français dans la mouvance d'Angoulême qui rêvait de
faire un dessin animé avec les monstres. On avait travaillé un petit peu sur ce projet, puis on ne s'est plus
bien entendu pour le boulot. C'est dommage parce que cela aurait pu donner quelque chose de très noir
avec des monstruosités. On avait quelques gags mais on n'a pas poursuivi. Les monstres, je les ai créés
surtout pour le plaisir de faire des grimaces. " Franquin, été 1993
Divers
" L'autre histoire de " Spirou " qu'il me plaît à relire est " Bravo les Brothers ". A ce propos, j'aurai bien aimé avoir
le temps de développer le caractère de Noé, le petit dresseur d'animaux. Avec les personnages secondaires on
pourrait partir ainsi dans plusieurs directions " Franquin, novembre 1979 (NdR: Depuis, Noé est un personnage
des aventures du Marsu)
" Et leur dresseur, Noé, le spécialiste des animaux, c'est un petit personnage qui m'intéressait, je souhaitais le
réutiliser, je m'étais dit que je ferais encore quelque chose avec lui. J'avais des projets le concernant. Par exemple,
l'été, il passe devant une terrasse de restaurant et il se met à engueuler les gens qui bouffent de la viande, en disant
: " ce boeuf-là, moi, j'en aurais fait un artiste, monsieur ! "... " Franquin, mars 1985 (NdR: Bis Repetitas)
" J'ai eu un jour l'idée folle - une idée sans doute née de mon caractère de dessinateur patient - " Et si on
faisait une bande dessinée dont le héros soit une foule? ". Je ne l'ai évidemment pas fait, mais il y a tout de
même une ébauche de cette idée dans une aventure de Spirou, " Le voyageur du Mésozoïque", lorsque
toute la population de Champignac panique devant le dinosaure... J'ai animé cette foule, mais ce n'est pas
très lisible. " Franquin, août 1996
" Il y a bien des choses qui me révoltent : ces toilettes de l'aéroport d'Amsterdam où il fallait, m'a-t-on dit,
introduire un gulden pour ouvrir la porte. Tu vois d'ici les usagers sans monnaie du pays arrivant là et sautillant à
cause d'une urgence! " Franquin, mars 1985 (NdR: Oui, bon, c'est pas tellement une idée de bédé
Mais un peu
quand même, sinon ce serait pas ici )
" Les toits, ça m'excite très fort. C'est pittoresque, toutes ces cheminées de formes différentes. Ils m'ont toujours
attiré. J'en ai beaucoup photographié, comme documents. Et j'ai même des idées de gags pour des personnages
nouveaux qui vivraient sur les toits. il y a moyen de faire un monde au-dessus du monde. Mais j'ai le vertige, et e
ne m'y promènerai jamais. " Franquin, 1992
" Je voudrais être ordonné, réussir à tout classer. Il y a des années que je m'y essaie, mais rien à faire! J'ai un
désordre fou ! Je suis capable de perdre en une minute, sur une surface d'un métra carré, un objet ou un document
qu'on vient d'apporter. Ma spécialité, c'est d'accuser les autres d'avoir déplacé ce que je ne trouve plus. Il me
suffit de deux ou trais phrases, au moment où j'ai perdu quelque chose que je juge important, pour installer une
nervosité effroyable dans toute la maison. Tout le monde se met à chercher ! On devrait faire des gags plus
proches de la réalité. Ce serait tout aussi amusant ! " Franquin, 1992
Extraits d'interviews tirés de :
- "t Franquin créa la Gaffe - Entretiens avec Numa Sadoul"
1986 Distri BD - Schlirf Book - Dargaud Editeur - ISBN : 2-87178-000-5
- Disponible.
- "Le duel Tintin - Spirou" 1997 Hugues Dayez - Editions Luc
Pire - Editions Contemporaines - Centre belge de la bande dessinée
- ISBN : 2-930088-49-4 - Disponible.
- "Signé Franquin" 1992 André Franquin - Patrick
Pinchart - Yves Amateis - Editions Dupuis - ISBN : 28001-2048-7 - Disponible
?
- "Auracan n° 2" 1993 Graphic Strip ABSL - Disponible ?
- "Schtroumpf - Les Cahiers de la Bande Dessinée n°47-48
- Spécial Franquin" Entretiens avec Jean Léturgie -
1980 Editions Jacques Glénat - Epuisé.
Propos compilés par Arnaud Hilmarcher.
Je remercie les auteurs et éditeurs respectifs, ainsi que BD Paradisio
d'accueillir ce dossier...
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