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"Bizarre, vous avez
dit bizarre ?" par Dimitri F. |
Délibérément,
je ne vous parlerai pas de la série « Gorn
» de Tiburce Oger
ou du « Roi-Cyclope
» d'Isabelle Dethan.
Vous
devez certainement les avoir dans votre bédéthèque. Les fantômes sont
légions : spectres, revenants, zombies, sorte d 'apparition surnaturelle
d'une personne morte ou encore : chose qui tour à tour apparaît, disparaît
: ce sera le cas du fameux Vaisseau fantôme encore surnommé il y a quelques
siècles dans les sordides tavernes «Le Hollandais Volant ».
La bande dessinée n'est certes pas dernière dans l'art de
raconter des histoires paranormales. Depuis que l'homme écrit, depuis
qu'il dessine, il traite de ce sujet. Depuis que l'homme essaie de comprendre,
d'expliquer ou d'interpréter le concept de la mort. Surtout, ne pas croire
qu'il n'y a rien après notre passage sur terre. La mort ne peut être une
fin en soi. On se refuse à le croire. Sans parler de la recherche scientifique
qui sans cesse avance et nous permet maintenant d'expliquer des aspects
alors inconnus de la nature. Donner une définition scientifique au pouvoir
télépathique, raisonner sur la possible résurgence de «cadavres» alors
qu'ils avaient été déclarés morts et enterrés. Malgré les bonds toujours
plus grands de la connaissance, beaucoup de choses demeurent sans explication
à nos jours.
![](/Dossiers/Themabd/paranormal/perramus2.jpg) Des
auteurs tels que Pratt,
Breccia,
Sfar
jonglent avec l'Au-delà comme personne. Chacun d'eux avec leur personnalité,
leurs affinités, leur recherche et surtout leur vécu. Que ce soit de manière
onirique, comme Pratt qui nous offre dans «Les Helvétiques» un
dialogue exceptionnel entre une figuration de la mort et son héros légendaire
Corto Maltese. Ou plus anecdotique, Breccia qui nous promène de plus en
plus loin dans les témoignages d'outre-tombe avec «Perramus».
Enfin, pour Joan Sfar, une présence poétique qui ne cesse
de traverser ses personnages. Décharné, squelettique, écorché, son univers
ne cesse de grandir en cohérence et en beauté. Une rencontre avec «Pétrus
Barbygère» ne peut que nous exalter. Entrevoir tout le «Petit
monde du Golem» comme Alice désire tellement traverser le miroir.
Et que dire de ce «Petit
Vampire va à l'école», pur moment de douceur ? Je ne peux oublier
le morceau d'anthologie trouvé un jour dans une librairie dont le titre
: « Les Contes Démoniaques » témoigne de la richesse du monde d'en
bas. Merci Aristophane pour ce moment de lecture intense. Pour ma part,
cette bande dessinée interprète la démonologie et représente le surnaturel
de manière tout aussi efficace que « La Divine Comédie » de Dante.
Ces quelques exemples pour vous montrer que l'Inexpliqué
foisonne dans le genre. Nous pourrons également y côtoyer tantôt des Stryges,
tantôt des Anges. D'un
côté Guérineau
avec son « Chant
des Stryges » de l'autre Yslaire et ses « Mémoires
du Xxè siècle ». Des rites vaudous d'Ana Mirallès dans « Eva
Medusa » au métamorphoses de Vivianne Nicaise dans « Sang
de Lune », des entités lumières de « Ninie
Rezergoude » créée par Yoann et Omond au mythes du Golem dans
l'excellent « Silence
de Malka » de Pellejero, tout ce qui peut nous permettre de rêver,
de croire, de voyager peut se retrouver devant nous, par un soir de pleine
lune, une fine à la main. Dégustez
la substantifique moelle… plonger et surtout, surtout, ne vous retournez
pas… Voyager dans le monde du supranormal, de l'inconnu pour enfin pénétrer
ce qui ne peut sans doute être compris que par une recherche personnelle.
Tellement de choses restent encore à découvrir…
Par Dimitri F.
Images Copyrights © Dethan - Editions Delcourt
Images Copyrights © Oger - Editions
Vents d'Ouest
Images Copyrights © Pratt - Editions Casterman
Images Copyrights © Sfar - Editions Delcourt
Images Copyrights © Guérineau & Corbeyran
- Editions Delcourt
Images Copyrights © Yslaire - Editions Les Humanoïdes Associés
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