|  | Carrément 
      BD, c'est un nouveau concept de BD (au format carré - comme son nom 
      l'indique - de 30 x 30 cm) que les éditions Glénat ont inauguré 
      avec Immondys, la nouvelle série de Hulet. Ce nouveau format permet 
      aux auteurs de s’exprimer différemment en renouvelant cadrage et rythme 
      narratif. "Le 
      Casse-Tête", premier album d'Immondys, 
      se présente sous la forme d’un cauchemar éveillé, mêlant éléments autobiographiques 
      et fantasmagoriques macabres. L’histoire d’un homme qui cherche son identité 
      et qui traque le réel parmi le fantasme... 
       
        
          |  | Hulet est un "désespéré optimiste". 
            Et il veut le faire savoir. Il veut partager ses angoisses. Il veut 
            traduire en image sa vision du monde, sa perception. On peut entrevoir 
            une personne généreuse, qui a le sens du don. Avec une vingtaine d’albums 
            à son actif, il n’a plus rien à prouver en tant qu’auteur. Il fait 
            ce qui lui plait, ce qui fait de lui un artiste à part entière. |  
       
        
          | Mais cette attirance pour le morbide (pas de jeu 
              de mot), pour le sombre, pour le corps mutilé, pour la mort au final, 
              d'où vient-elle ? Serait-ce une personne sadique, masochiste, torturée 
              ou est-ce tout simplement un homme comme vous et moi ? La réponse 
              est simple (je vous laisse juge). Tout au long de sa carrière, Hulet 
              a fait des tentatives pour sortir du carcan trop étroit de la BD. 
              On peut apercevoir dans le premier "Pharaon" (Glénat), 
              une timide incursion dans le mental. On y retrouve le héros aux 
              prises avec des hallucinations,... deux cases à peine. Un petit 
              voyage dans le temps et on se rend compte que dans le sixième tome, 
              Pharaon est continuellement dans un univers parallèle en proie à 
              ses démons, à ses phantasmes. On assiste à une évolution 
              du personnage. Mais n’est-ce pas M. Hulet qui met de plus en plus 
              son " grain de sel " ? |  |  
 
       
        
          |  | Alors, quand il nous sort Immondys, 
            on ne peut pas dire qu’il ne nous avait pas prévenus... Dès qu’il 
            a eu la possibilité de mettre en scène ses propres histoires, il n’hésite 
            plus à fouiller l’organe le plus complexe de notre corps : le cerveau. 
            Ce dernier prend de plus en plus de place dans ses récits . Il devient 
            même le héros récurrent. Il est le maître du jeu, celui qui structure 
            le dédale de la narrative, celui qui donne sens à des aventures en 
            terre étrangère. N’est-il pas un des bastions le moins exploré, le 
            moins étudié ? Alors, il est clair que Hulet n’est pas une des figures 
            récurrentes de la bande dessinée par hasard. Son œuvre ne laisse pas 
            indifférent. On déteste, on ne comprend pas, on est mal à l’aise. 
            Il dérange. Il se permet, sans aucune pudeur, de flirter avec notre 
            inconscient. Il joue avec notre organe le plus cher. |  
       Hulet fait partie de ces auteurs dans le monde de la bande 
        dessinée pour lesquels la création n’est pas gratuite. Chaque dessin, 
        chaque cadrage, chaque histoire a une signification. Il bouscule le lecteur. 
        Il a horreur de la lecture de gare. Il a horreur du consommateur passif. 
        Il oblige celui-ci à être acteur. Lire simplement en tournant les pages... 
        trop banal, trop facile, trop stéréotypé, pas assez d’action, pas assez 
        de mouvement, pas assez de vie. En quelques mots, il veut bousculer le 
        schéma traditionnel de la bande dessinée et on ne va pas se plaindre.  par Brice Boune 
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        2000  |  |