Rattrapé par la réalité Pas de bonne histoire sans bonne docu… Yves Sente : "A l’université, je me suis fait des copains dans des domaines très différents. J’ai pu ainsi raconter mon scénario à une amie radiologue et à son mari, pneumologue très pointu à l’hôpital universitaire d’Erasme à Bruxelles. Ils m’ont amené l’anémie falciforme sur un plateau. " Quand la réalité rattrape la fiction, c’est épatant… Y.S. "Fin juillet 1999, je reçois la photocopie d’un article du Soir de Bruxelles titré : “ Un virus mortel s’est échappé des laboratoires du KGB ” ! Trois jours plus tard, Le Journal du Dimanche en faisait trois colonnes sous le titre “ Le mystérieux virus de Rostov ” ! On y dénonçait une fièvre hémorragique mortelle. Comme le mal déclenché par ma bactérie Z… " Pour avoir à lire, il y a à lire… Y.S. "C’est vrai, j’avoue que mes textes sont parfois un peu envahissants. Mais, si ça saute aux yeux quand on feuillette l’album, j’espère que lorsqu’on le lit, pris par le feu de l’action, on ne s’en rend plus compte. Mea culpa. Mais je ne suis pas le seul fautif ! En fait le sujet de La Machination Voronov aurait objectivement mérité deux albums. Mais pour une première expérience ce n’était pas souhaitable. D’autre part, mon premier découpage s’étalait sur 66 planches. L’éditeur m’a demandé de resserrer à 60. A 12-13 cases par planche, c’est 80 cases que j’ai dû supprimer. Sur le fond, je pense cependant, comme Van Hamme, qu’une bonne BD doit autant offrir à lire qu’à voir. Inconsciemment, les lecteurs font un rapport entre le prix payé et le temps de plaisir passé à lire. Avec La Machination Voronov, ils en auront pour presque deux heures de lecture. C’est devenu rare en BD !" Quelques clins d’œil nichés dans La Machination Voronov. Y.S. "Je m’en suis permis deux. Une avec Miss Pound, clin d’œil à Moneypenny, la secraétaire amoureuse de James Bond. C’est mon petit hommage à Ian Flemming. L’autre est une référence à Tintin. Planche 53, Olrik, enlevant une fillette, s’adresse avec elle avec les mêmes mots que Müller enlevant le fils de l’émir, dans la planche 57 de Tintin au Pays de l’Or noir. C’est mon petit hommage à Hergé… " André Juillard, quant à lui, s'en est également permis deux. Les trois personnages qui prennent un verre au Centaur Club, planche 8, sont Macomber, Calvin et Vernay, dont Septimus voulait faire ses esclaves dans la Marque Jaune. Planche 17, la secrétaire de l'ambassade d'Angleterre retournée par le KGB se rend "dans un restaurant moscovite" dit le scénario. Juillard s'est amusé à recréer celui dans lequel Tintin entre à la planche 4 du Sceptre d'Ottokar. La façade et le patron sont les mêmes. C'est son petit hommage à Hergé.. Petit à petit, l’époque disponible se rétrécit… Y. S. "Les albums prochains se dérouleront eux aussi dans les années cinquante, la grande époque jacobsienne. Avec La Machination Voronov, j’ai boulotté toute l’année 1957, alors qu’en général les histoires se passent en un ou deux mois, ce qui laisse de la place pour les prochaines ! Il sera donc impossible d’en caler une nouvelle cette année-là. Encore qu’il pourrait être excitant d’intégrer une histoire inédite dans les interstices de celle-ci… "
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