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Auteurs et héros |
N’allez surtout pas croire que le scénariste
Yves Sente s’est pris la tête à deux mains pour trouver le cadre de La
Machination Voronov…
Quand
Yves Sente a décidé d’écrire une planche d’essai pour les dessinateurs
candidats à la reprise de Blake et Mortimer, il eut besoin de trouver
un lieu situé dans la Grande Bretagne des années cinquante… cadre géo-historique
auquel il ne connaissait pas grand-chose. Il venait de lire par hasard
un petit bouquin racontant la journée historique au cours de laquelle
John Lennon et Paul McCartney s'étaient rencontrés la première
fois... C’était à Liverpool le 6 juillet 1957. Ils avaient respectivement
17 et 15 ans. Tout y était décrit avec minutie. Il “voyait” le lieu et
pouvait donc animer les personnages “à la Jacobs” !
Après, lorsqu'il décida d’imaginer ce qui avait pu se passer avant et
après cette planche, il lui suffit de piocher dans l’actualité de l’année,
particulièrement chargée en événements passionnants et dramatiques.
Ce travail le passionna !
Comment André Juillard, dessinateur réaliste
des Sept Vies de l’Epervier, de Plume aux Vents et du Cahier Bleu est
passé à la ligne claire des années cinquante…
"Pas
facilement. Pourtant, j’ai toujours eu des affinités avec le style belge,
sans doute à cause de mes lectures de jeunesse. Je m’y sens chez moi.
Le gros problème de le ligne claire, c’est qu’on n’a pas le droit à l’erreur.
Un trait trop gros, trop fin, une forme qui n’est pas impeccable sautent
immédiatement aux yeux. On ne peut pas tricher comme parfois dans le dessin
réaliste où on se sert d’artifices, des petites hachures par exemple,
pour cacher certains défauts."
Dessiner Blake ? Une vraie galère !
Si
Juillard a assimilé Mortimer assez facilement, il eut énormément de difficultés
avec Blake. "Je ne suis toujours pas pleinement satisfait de mon travail
sur ce personnage. C'est étrange, j'ai bien regardé les albums de Jacobs.
Il ne dessine jamais Blake deux fois de la même manière et pourtant c'est
toujours lui !"
Toi Benoit, moi Juillard…
"Benoit et moi avons chacun nos points forts. Ce ne sont pas les
mêmes. Je trouve les dessins de Ted plus aérés que les miens, ils respirent
mieux. Ils sont vraiment La ligne claire. Moi, j’ai tendance à me perdre
dans les détails, à en rajouter. En revanche, je pense que mes scènes
de mouvement sont réussies."

Copyrights © Editions Blake et Mortimer 2000 - Sente
- Juillard
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